La plage de Réghaïa est cédée gratuitement selon les élus, contre rétribution selon les bénéficiaires. Le danger est omniprésent. Les débris des bâtisses du dernier séisme jonchent le rivage. Réghaïa-Plage est le seul espace autorisé à la baignade dans cette commune. Elle s'étend sur une superficie de plus d'un kilomètre. Elle accueille des estivants qui, faute de mieux, se résignent et acceptent les désagréments qu'ils endurent. Nostalgie oblige. C'est d'abord l'accès au parking qui soulève le courroux des vacanciers. Annoncé gratuitement par l'APC, les automobilistes sont obligés de débourser un droit de stationnement à des agents de la municipalité, fixé à 30 DA. Justement, ce droit de stationnement a fait l'objet d'une polémique. Des élus sont accusés de percevoir sur ce droit des pots-de-vin et la justice a été saisie de l'affaire. Les chemins menant au rivage sont dans un état déplorable. Pour y accéder, les familles doivent subir le parcours du combattant. Au niveau de la plage, c'est l'anarchie. Cédé gratuitement selon le vice-président chargé du social de l'APC de Réghaïa et contre location selon certains gérants, le rivage offre une triste image. Les débris des bâtisses du dernier séisme jonchent encore le rivage. Le danger est quasi permanent, puisque même les barres de fer font partie du décor. Le risque de maladies à transmission hydrique (MTH) est grand aussi. D'une source coule une eau douteuse. Un candélabre récupéré certainement du centre-ville après le dernier séisme sert de canalisation. Devant le laisser-aller, de petits bambins s'y désaltèrent. De bout en bout, cette plage n'a gardé ses habitués que par nostalgie. « Cette plage a perdu de son lustre d'antan. Elle est devenu un lieu quelconque qui n'attire plus les vacanciers », nous diront plusieurs habitués de Réghaïa-Plage. Les amateurs de football, devant le laxisme de ceux qui sont censés assurer la quiétude des baigneurs, s'adonnent à des parties interminables. Les mélomanes de musique ne se privent pas aussi. « Ils se permettent de déballer à partir de leur chaîne stéréo des décibels qui nous transpercent les tympans. » Les surveillants au lieu d'être aux aguets pour assurer un brin de sécurité aux baigneurs préfèrent exhiber leurs muscles pour impressionner la gent féminine. Les latrines n'existent pas. Elles figurent dans le registre des « omissions ». Pour se soulager, l'estivant n'a pas d'autre choix que de se rendre au milieu des bâtisses en ruine. Justement, ce lieu est devenu si insalubre qu'il est déconseillé de s'y rendre. Les vendeurs de nourriture à la sauvette occupent de façon systématique les lieux. L'absence de commerçants inscrits au registre du commerce en est la cause. Le danger plane, lorsque des chiens ramenés par des estivants déambulent en toute liberté sur la plage et se permettent même des baignades, faisant fuir beaucoup d'enfants. Les citoyens de Réghaïa se disent délaissés par leurs élus. Ils sont au parfum des conflits internes entre les élus. Au niveau de l'APC, c'est la fuite en avant. Le vice-président dégage toute responsabilité au sujet de l'accès payant du parking. « Nous n'avons pas délibéré à ce sujet. Donc l'accès pour nous demeure graduit. Toutefois, nous dit-il, le receveur des contributions a pris seul l'initiative en utilisant une ancienne billetterie. » Il se démarque aussi au sujet de la cession de la plage. « Nous l'avons attribuée sans délibération aux chômeurs de la commune. La cession s'est faite gratuitement. Que ceux qui prétendent le contraire apportent leurs preuves », conclut-il.