Jeudi dernier, synonyme de début des vacances d'hiver pour des millions de personnes (écoliers et universitaires), a marqué le début d'une phase de récupération et de repos après un trimestre d'études et d'efforts fournis. Mais si beaucoup entament leurs vacances en toute quiétude, il en est autrement pour des milliers d'autres, particulièrement les résidents qui regagnent leur maison parfois à des centaines de kilomètres dans des conditions lamentables et après des parcours affligeants. Comme à l'accoutumée et à cette période précise de l'année, les étudiants et les étudiantes résidant dans les cités universitaires trouvent toute la peine du monde à rentrer chez eux, à cause du manque aberrant des moyens de transport. A commencer par les bus qui desservent les deux gares routières (est et ouest), ces derniers se font très rares et les quelques-uns qui se montrent ont une capacité limitée pour un nombre élevé d'étudiants. Des étudiants gênés par des effets personnels souvent encombrants et surchargés par les bagages emportés (vêtements, livres...) la tâche est d'autant plus rude pour la gent féminine qu'elle ne l'est pour les garçons. C'était le cas d'ailleurs jeudi dernier, au niveau de certaines résidences universitaires telles que Nehas Nabil, et plus encore la cité 2000 lits qui jouxte l'université Mentouri. Certaines étudiantes, qui habitent à Skikda, Aïn Beïda, Souk Ahras ou Tébessa, étaient découragées de commencer aussi mal leur journée. Une étudiante qui habite Béjaïa nous dira : « Je suis étonnée que les transporteurs soient aussi inconscients que ça. Ils ont déjà pris leurs vacances. J'ai déjà le tournis quand j'imagine que j'en ai pour des centaines de kilomètres et près de six heures de voyage, alors que j'ai du mal à bouger à plus de 100 m de la cité... » En effet, elles étaient des centaines à attendre durant de longues minutes, quelques-unes des heures (sous la pluie), devant leur résidence ou les stations de bus qui leur sont proches, un bus qui ne venait pas ou qui passait à toute vitesse, car déjà surchargé. Nos résidentes sont unanimes à dire que l'université aurait dû penser à organiser le transport en ces derniers jours sachant que ce problème récurrent se pose toujours à cette période de l'année. Les jeunes filles épuisées par l'attente et le poids des bagages avaient du mal à s'en remettre, pensant sans doute aux misères qu'elles endureraient une fois arrivées au niveau des gares routières, et là-bas une autre galère commencera.