Le discours officiel fait de l'année 2004 celle du début d'un large mouvement dans les privatisations des entreprises publiques économiques. Pas moins de 100 entreprises du secteur public économique seront privatisées avant la fin de l'année en cours, a annoncé le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia lors de la 25e session du Conseil national économique et social (CNES) début décembre. Un ensemble de 942 entreprises publiques, affichées sur le site Internet du département du MDPPI le 9 février dernier, est destiné à la privatisation. La liste des entreprises n'est, cependant, pas exhaustive. La privatisation des entreprises du secteur public économique touche, en effet, l'ensemble du secteur qui compte en son sein 1280 entités, dont la valeur du marché est de 800 milliards de dinars. Cette année s'achève ainsi sous le signe d'une mise en mouvement d'une action importante des réformes économiques (via les privatisations) qui jusque-là ont toujours marqué le pas. Le passage à l'action des privatisations d'un nombre important d'entreprises est perçu telle une volonté de dépasser les limites et les résistances objectives ou subjectives qui a traditionnellement entouré le dossier en question. Bien qu'il ne s'agisse, pour une première phase, que d'une privatisation de petites et moyennes entreprises publiques, si l'on s'en tient aux déclarations du ministre délégué à la Participation et à la Promotion des investissements (MDPPI), Yahia Hamlaoui, il est tout de même à retenir que les oppositions habituelles de la centrale syndicale se sont éclipsées durant l'année en cours. Les syndicalistes maintiennent toujours, faut-il le rappeler, la sauvegarde de l'emploi, la préservation de l'activité de l'entreprise et les droits acquis des travailleurs ainsi que l'investissement dans l'entreprise acquise. C'est à l'ensemble des points indiqués plus haut que l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) compte conditionner, apparemment, son accompagnement de la démarche suivie par le gouvernement. Il reste à rappeler que les privatisations des entreprises publiques concernent l'ensemble du secteur mis à part les trois entités dites stratégiques, Sonatrach, Sonelgaz, la SNTF. Aussi, selon Hamlaoui, il y a eu jusqu'ici quelque 604 manifestations d'intérêts de la part des investisseurs nationaux ou étrangers en vue des prises de participations dans plus de 300 EPE.