En l'absence d'infrastructures et autres unités créatrices d'emploi, beaucoup d'habitants de la commune de Bouhamza ne pensent qu'à gagner des cieux plus cléments. Aux services de l'APC, de plus en plus de cas de changements de résidence sont enregistrés durant ces dernières années. Durant le premier semestre 2008, on dénombre 95 cas alors que 216 personnes ont quitté la commune durant l'année 2007. Pour les années 2005 et 2006, se sont respectivement 161 et 189 personnes qui ont opté pour des résidences hors de la commune. L'enclavement et la pauvreté en sont les principales causes. En empruntant la route qui va de la vallée de la Soummam aux villages des communes d'Amalou et de Bouhamza, l'état de la chaussée, à lui seul, nous renseigne sur l'enclavement de la région. Depuis le village d'Amadou, la route est sinueuse, étroite et délabrée. Depuis son revêtement durant le début des années 80, la chaussée n'a connu aucune opération de réfection. Dans cette région, l'activité agricole des villageois est l'oléiculture. La récolte de l'huile d'olive demeure la seule ressource substantielle des paysans dans toute la région d'Ath Aïdel. Le peu de maisons traditionnelles qui y subsistent portent les empreintes de nos ancêtres alors que l'urbanisation anarchique a défiguré l'essentiel de l'image traditionnelle des villages. Le chômage galopant frappe de plein fouet les jeunes qui sont livrés à eux-mêmes. L'oisiveté meuble leur quotidien. Certains ont quitté le village en quête de vie décente et d'autres ne pensent qu'à leur emboîter le pas. Sans perspectives, ils sont la proie facile à l'angoisse. La vie culturelle est en hibernation. Aucune association n'active sur le terrain. Les discussions qui portent sur l'avenir de cette région sont des plus pessimistes. Beaucoup pensent qu' :« il ne reste plus rien à faire dans ce village ». « Nous n'attendons pas grand-chose de l'APC ; nous voulons juste de l'eau dans les robinets et une route praticable » nous dit un septuagénaire. Un jeune habitant enchaîne : « alors que l'eau ne coule des robinets qu'une fois par semaine pour certains, d'autres par contre en sont privés plus de 20 jours durant et l'on nous exhorte par voie d'affichage à plus d'économie dans la consommation de l'eau ». Une délégation composée des notables des villages du chef-lieu de la commune a été reçue par le premier responsable de la commune pour discuter des doléances des citoyens, notamment de leur première préoccupation qui est l'eau potable. Le président de l'APC a insisté sur la nécessité de lutter contre le gaspillage et a proposé un plan de citernage que les représentants des villages ont rejeté, réclamant un forage que l'APC leur aurait promis. La réalisation du barrage de Tichi Haf, dans la localité de Mahfouda, non loin du chef-lieu de la commune de Bouhamza, offre une belle carte postale de la région. C'est une vaste étendue d'eau qui prend place sur des surfaces arides et rocheuses où seuls les oliviers arrivent à s'enraciner. « Nous comptons récupérer la base de vie de la société réalisatrice située aux abords du barrage pour en faire un centre de vacances et de loisirs » déclare M. Belkhyar, président de l'APC. « Nous souhaitons faire de la commune, une région à double vocation : agricole et touristique » ajoute-t-il. Depuis la mise en eau du barrage, il y a un peu plus d'une année, les alentours servent de lieu de détente. Ils sont nombreux les visiteurs venant des autres communes mais aussi les riverains munis de cannes à pêche qui passent de longues journées aux abords du barrage. Cependant, le lieu est à haut risque. Depuis sa mis en eau, le barrage a fait quatre victimes noyées.