L'événement Layali El Behdja a démarré, vendredi soir, avec un public nombreux et varié. Pour une seule soirée, l'assistance jouira de variétés algériennes avec Benzina, de chansons raï avec Mohamed Lamine et de charqi avec la star égyptienne Hakim. Vendredi soir, une douce brise souffle sur la capitale en cette soirée quasi printanière. La première de Layali El Behdja. Le Théâtre de Verdure est fraîchement repeint. Très fraîchement, puisqu'à 20 h, à un peu plus d'une heure du début du spectacle, des peintres s'affairent encore à enduire de vinyle la piste autour de la scène ! Et pour cause, on accueille une grande star égyptienne ! Mais avant, il faut attendre que les gradins se remplissent. Et ils se rempliront peu à peu jusqu'aux trois quarts, alors même que le spectacle est bien entamé. Entre temps, sur la scène, musiciens et techniciens s'affairent longuement à régler la balance du son avant de se retirer. Au bout d'une longue attente, la scène se réanime enfin. Le public impatient est déjà déchaîné. Allumer le feu ! En famille et en groupe, de très jeunes et des nettement moins jeunes ovationnent le retour des musiciens. Un orchestre, son maestro et une chorale, avec une multitude d'instruments : synthétiseur, violon, derbouka, tar et bendir, flutte, batterie et basse. Après une courte introduction musicale, place à la variété algérienne avec Benzina, chaleureusement accueilli. Le rythme s'enflamme rapidement. Sur les gradins, les spectateurs se contiennent difficilement. Quelques « rebelles » s'en donnent à cœur joie, les enfants en particulier. Benzina, ravi du spectacle, enchaîne chanson sur chanson. Sarah ne manque pas son effet. Une véritable ambiance de mariage règne dans le théâtre, au grand bonheur d'un public avide d'ambiance. Au bout d'une heure, Benzina cède sa place à Mohamed Lamine. Tout aussi chaleureusement accueilli. Le raï s'empare de l'assistance. D'autres timides se dépouillent de leur gêne et attaquent la danse de front. Le chanteur enchaîne les titres et n'oublie ni Chaba, son tout récent succès, ni N'ti hania, qui projette l'assistance des années en arrière, vers la fin des années 1980. Il clôture son heure avec la célèbre Yamina qui ne laissera pas le public indifférent. Là, tout le monde exécute des mouvements sur la scène. L'orchestre disparaît pour laisser place à d'autres musiciens et techniciens. On garde la batterie, la flutte, les derbouka et on change les synthétiseurs, on ajoute un accordéon, le tar, le bendir et les cuivres. Plus d'une demi-heure de réglage et d'impatience avant l'entrée en scène de l'artiste attendu : Hakim, la star égyptienne, arrive avec Salem alaïkoum, dont les passages sur les ondes de nos radios sont très fréquents. Le charme opère très vite, malgré l'heure tardive. Minuit tapante ! Les gradins commencent déjà à se vider alors qu'il reste encore une heure de spectacle. Il faut dire que le public en a eu pour ses frais. 100 DA le billet d'entrée pour trois stars en une seule soirée. C'est une aubaine en ces temps où les spectacles sont loin de contenter un public avide, quoi que tous ne peuvent pas se permettre des billets à ce prix !