La situation du transport urbain n'est plus ce qu'elle était, notamment au chef-lieu de wilaya où de sérieuses perturbations sont apparues ces derniers temps avec leur lot quotidien de bousculades et de longues attentes devant les arrêts. Pareil problème ne s'est jamais posé auparavant avec une telle acuité, du moins depuis l'ouverture du secteur aux exploitants privés dont le nombre ne cesse pourtant d'augmenter. En effet, on dénombre de plus en plus de bus de type Karsan et Toyota qui circulent dans la région et affluent quotidiennement au niveau des points de stationnement, ce qui renseigne sur l'importance du parc roulant existant. Pour le directeur des transports de la wilaya, le problème se pose plutôt en termes de croissance des usagers, de déséquilibre entre l'offre et la demande et de manque chronique des transporteurs sur certaines lignes. « La plupart des exploitants préfèrent les lignes dites rentables et au parcours moins contraignant. Ils acceptent de moins en moins de desservir certaines cités périphériques et la ville de Chlef dont les routes sont, à leurs yeux, situées sur une ligne en pente et présentent des difficultés de circulation », indique-t-il. De plus, relève-t-il, les bus en circulation sont de faibles capacités (18 places seulement) et ne peuvent faire face à une demande sans cesse croissante. Pour tenter d'y remédier, la direction des transports a décidé de revoir les conditions d'attribution des nouvelles lignes à partir de l'année prochaine. « Désormais, seuls les cars de 35 places et plus seront autorisés dans le secteur. De même, la liste des nouvelles lignes à pourvoir sera affichée au niveau de la direction, et toute demande introduite dans ce sens doit être obligatoirement orientée vers les destinations à combler », souligne encore le même responsable. Les transporteurs qui ont accepté récemment de geler la hausse des tarifs de transport, se plaignent de leur côté de l'augmentation des charges d'exploitation, des problèmes de circulation, de stationnement et du mauvais état des routes. Une commission installée par le chef de l'exécutif de wilaya, composée de responsables des services concernés et de représentants de la corporation, devait se pencher sur ce dossier pour assainir la situation et permettre à ce secteur stratégique de jouer pleinement son rôle dans la vie socio-économique locale.