Selon les sondages, les électeurs d'origine hispanique penchent nettement en faveur d'Obama. En 2004, ils avaient voté à 44% pour George W. Bush, mais ils n'étaient à l'époque que 7,6 millions d'électeurs. John McCain reproche à son rival de ne jamais s'être rendu en Amérique latine, alors que lui s'y est rendu à plusieurs reprises. En juillet, il avait ainsi visité la Colombie et le Mexique pour marquer sa différence avec son rival en matière de commerce et de politique étrangère, mais aussi pour gagner les faveurs des électeurs hispaniques. « L'électorat hispanique est crucial pour pouvoir gagner dans plusieurs Etats-clés », où les Hispaniques sont très nombreux, explique Jorge Mursulli, directeur de DemocraciaUSA, une organisation qui encourage la participation des Latino-américains à l'élection. Rien que depuis 2000, il y a 10 millions d'Hispaniques en plus. C'est aujourd'hui la première minorité aux Etats-Unis (plus de 15%). Floride, Nouveau-Mexique, Arizona, Nevada… Le vote latino y fera la différence. Et les candidats l'ont bien compris : Obama comme McCain ont multiplié les pubs en espagnol, Obama allant même jusqu'à diffuser son infomercial de 30 minutes dans une version doublée sur la chaîne Univision. Par ailleurs, le chef de l'Etat vénézuélien, Hugo Chavez, a appelé hier le candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama à être un homme de paix, estimant qu'il avait de grandes chances d'être élu à la tête des Etats-Unis. « Nous ne lui demandons pas d'être un révolutionnaire, mais de s'adapter à ce qui se passe et à la paix », poursuit le président Chavez. Selon le chef de l'Etat vénézuélien, « les Etats-Unis ont tout pour être une puissance mondiale », mais sans s'attaquer à la souveraineté d'autres pays, comme dernièrement en menant un raid aérien contre un village syrien.