Le Parlement se prononcera mercredi prochain au Palais des nations, à Alger, sur le projet de révision de la Constitution dont les amendements ont été rendus publics le 3 novembre. Jamais un texte législatif n'a suivi un cheminement aussi accéléré. La révision tant attendue depuis plus de deux ans sera bouclée et scellée en un temps record : dix jours. Effectivement, après l'annonce des amendements qui s'articulent autour de cinq volets et leur adoption par le Conseil des ministres, le chef de l'Etat a immédiatement saisi le Conseil constitutionnel pour qu'il se prononce sur ce projet de révision. Cette institution, dirigée par Boualem Bessayah, dispose pourtant de vingt jours pour rendre son verdict. Mais elle n'a pas attendu le délai qui lui est imparti pour examiner, dans le fond et dans la forme, les changements apportés à la Loi fondamentale, puisque en cinq jours seulement, le Conseil constitutionnel a autorisé la révision de la Constitution, estimant que le projet de loi n'affecte d'aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions. Aussitôt après l'annonce du Conseil constitutionnel, le premier magistrat du pays a signé hier un décret présidentiel portant convocation pour mercredi prochain du Parlement pour la présentation et le vote du projet de loi portant révision constitutionnelle. A son tour, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a procédé le même jour à l'installation d'une commission mixte (APN-Sénat) dont la mission sera de préparer le règlement intérieur de la session du Parlement et le rapport préliminaire du projet d'amendement. Abderazak Bouhara a été désigné comme président de la commission, Messaoud Chihoub sera par contre le rapporteur. Evidemment, le Parlement doit se prononcer sur la suppression de la limitation du nombre de mandats présidentiels qui permet une troisième candidature de M. Bouteflika à l'occasion du scrutin prévu au printemps 2009. Il y a lieu de préciser que les formations siégeant à l'APN et formant les partis de l'Alliance présidentielle n'ont pas caché leur désir de voir Bouteflika briguer un troisième mandat. Le FLN, le RND et le MSP se sont déjà prononcés en faveur de la révision de la Constitution et détiennent 249 sièges sur 389. D'ailleurs, une mouture de soutien à sa candidature a été lue en plénière à l'APN la semaine dernière. A préciser que le projet de révision de la Constitution doit être voté par les trois quarts au moins des députés et sénateurs pour être adopté.