La dépollution de oued El Harrach ne se fera pas de sitôt. Les désagréments causés aux riverains et aux passants sont toujours là. « Il n'est pas facile de réduire une pollution qui s'est accumulée depuis plusieurs années, des opérations sont menées avec plusieurs intervenants tels que la direction de l'environnement et la Seaal qui a injecté des désodorisants », déclare le directeur de l'hydraulique, Smaïl Amirouche. En plus des interventions en surface avec l'élargissement du lit et le gabionnage des berges, la direction de l'hydraulique a permis la mise en fonction de 3 mini-stations de relevage qui réduisent les rejets. Des études pour l'aménagement de l'oued seront lancées et des opérateurs étrangers seraient de la partie. Il reste que les aspects les plus difficiles à gérer sont les rejets industriels. Pour le directeur, pas moins de 60 entreprises rejettent leurs déchets dans l'oued et les en empêcher n'est guère facile, en dépit des actions en justice menées à leur encontre. Le plus gros des problèmes est celui des papeteries, comme celle de Bourouba, une ancienne entreprise qui ne peut s'offrir un matériel neuf, car elle se trouve dans une situation difficile. M. Abzar, P/APC d'El Harrach, relèvera que plusieurs usines, situées sur le territoire de sa commune, ont fermé. L'une des plus importantes, l'Eriad n'est plus fonctionnelle et son terrain doit être reversé sous peu au patrimoine des Domaines. « Plusieurs fabriques ont fermé. Il ne reste pas grand-chose et les briqueteries, plus nombreuses, ne sont plus opérationnelles. Pour en finir avec la pollution, trois stations de relevage sont entrées en fonction, une est située près du marché à bestiaux, l'autre à Baraki et la troisième à l'embouchure de l'oued. Ainsi, 5 familles habitant sur les berges de l'oued seront relogées. » Il est fait obligation aux propriétaires des usines d'installer des stations de prétraitement des rejets industriels. Menée depuis plusieurs année, cette opération n'a pas donné de résultats probants. M. Amirouche explique cette situation par l'urbanisation effrénée et les surcoûts financiers. « En plus des impératifs économiques et des coûts que ne peuvent pas supporter les entreprises, on nous explique souvent que l'extension urbaine autour de l'usine est la raison des retards enregistrés », signale-t-il, en assurant qu'un montage financier peut être décidé par l'Etat pour acquérir des stations de prétraitement. Promesse du directeur : « Cet été, les Algérois remarqueront que la couleur de l'eau de l'oued a changé et qu'elle est plus claire. Avec la mise en fonction totale de la station d'épuration de Baraki, mon seul souhait est que Dame Nature soit généreuse et qu'il pleuve surtout beaucoup », dit-il. Faut-il rappeler qu'un schéma général d'assainissement a été décidé en 1975 et n'a été actualisé qu'en 1995. Durant la période 2004-2007, de grands projets ont été concrétisés, telles la pose de 300 km de conduites d'assainissement et la mise en place de 3 stations d'épuration à Beni Messous entrées en service en juillet 2007, la STEP de Baraki et l'extension de la station de Réghaïa par la réalisation de la chaîne de traitement biologique.