Le renouvellement des instances de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) de Béjaïa ne fait pas que des heureux. L'assemblée générale élective à la manière dont elle a été menée n'a pas été du goût d'un certain nombre d'agriculteurs producteurs de la région. Dans un communiqué qui s'apparente à une pétition, ils accusent « un groupe de cette organisation » d'avoir enfreint la réglementation en optant pour « la désignation », au lieu et place de « l'élection » à la base des délégués communaux à l'assemblée générale, tel que prévu par la loi. Les contestataires parlent d'un tri « sans que les agriculteurs - et parfois autant les délégués choisis - de ces communes ne soient mis au courant ». Une mise à l'écart touchant « tout agriculteur producteur qui n'entre pas dans le moule de la pensée unique mais qui a plutôt une pensée moderniste de l'agriculture ». De plus, les pétitionnaires décèlent « une anomalie » dans l'organisation de l'AG. Prévue une première fois pour le 3 novembre dans un lieu donné, elle a, en fin de compte, eu lieu la veille et a été domiciliée ailleurs. L'opération du renouvellement du secrétaire général et du bureau de wilaya est, « pour reprendre une formule en vogue », qualifiée en résumé de « tazkia ». Les frondeurs se démarquent de « ces manœuvres révolues » pour avoir porté à la tête de la nouvelle instance de l'UNPA l'actuel président de la chambre de l'agriculture qui cumulerait d'autres fonctions. Le document conclut sur l'exigence « d'une réparation par l'organisation d'élections libres de la base au sommet ». Réagissant contre ces accusations, le président de l'UNPA-Béjaïa, M. Iskounène, déniera d'abord la qualité de membres de l'AG aux contestataires, « dont certains n'ont pas de carte de l'organisation paysanne ». Dès lors, il mettra en avant le caractère « régulier » de l'assemblée générale autant dans sa préparation que lors de son déroulement. Revenant sur la tenue de l'évènement un jour avant sa première programmation, M. Iskounène précisera d'abord que les représentants des communes auraient été informés par de nouvelles invitations établies suffisamment à l'avance. Le changement de la date aurait été dicté par le souci de coller l'événement dans le calendrier de M. Aloui, le secrétaire général de l'UNPA. D'autre part notre interlocuteur se déclare en dehors de l'organisation technique de la convocation de l'AG, l'opération relevant plus des taches du secrétariat général de wilaya. Pour soutenir l'aspect « conforme » de l'assemblée, notre interlocuteur indiquera que les travaux se sont déroulés en présence, en plus du SG, de deux secrétaires nationaux de l'UNPA.