En plus de la cherté de la semence, les maladies, les fellahs de Boumerdès font face à un énorme et sérieux problème de fertilisants. En effet, selon le responsable de la chambre d'agriculture de la wilaya, un besoin de pas moins de 4000 tonnes d'engrais se fait vivement sentir par les quelque 20 000 fellahs de la wilaya en cette saison d'ensemencement. Cette indisponibilité conjuguée à d'autres facteurs, risque non seulement de contraindre les agriculteurs à réduire à leur portion congrue leurs cultures, mais, à terme, de mener à une crise touchant les produits de large consommation. « A l'origine de ce problème se trouve la décision du gel de distribution des engrais ayant affecté les deux CASAP de Bordj Menaïel et Boudouaou depuis maintenant près de trois ans et ce pour des raisons d'ordre sécuritaire », souligne le même responsable. Dans ces conditions, les agriculteurs de Boumerdès devaient se procurer leurs quotas insignifiants d'engrais depuis la lointaine Béjaïa. Dans l'espoir de trouver une solution à cet épineux problème une pétition signée par plus d'une soixantaine de grands fellahs a été soumise récemment au wali de Boumerdès. Aux dernières nouvelles, les fellahs qui ont adressé, en vain, auparavant une demande d'autorisation de vente des engrais au département de Chakib Khelil par ces CASAP devaient la reproduire pour la DMI locale et attendre indéfiniment. Cela sans omettre le parcours du combattant auquel doit s'astreindre le fellah avant de se procurer ces fameux fertilisants dont le prix dépasse 6600 DA le quintal. Par ailleurs, selon le responsable de L'UNPA de Boumerdès une quantité de près de 500 quintaux d'engrais a été subtilisés récemment à la CASAP de Boudouaou.