Pas moins d'une cinquantaine de travailleurs de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) ont entamé un débrayage illimité, paralysant ainsi, durant la matinée d'hier, toute activité au niveau de la gare centrale de Constantine. Il s'agit, en fait, des travailleurs de deux services jugés « vitaux » de la gare, à savoir le service d'exploitation comprenant le personnel au sol et le personnel roulant, mais également les employés du service du matériel et traction. Les principales raisons de cette « soudaine » grève d'une partie des travailleurs de la SNTF sont, d'une part, les retards occasionnés lors des virements de leurs salaires, mais également des délais trop longs dans la comptabilisation des primes. Selon des représentants des grévistes agglutinés au niveau du quai de la gare : « Les variations pouvant aller de deux et parfois à dix jours dans la perception des salaires est une situation qui perdure depuis plus de quatorze ans pour les employés les plus anciens de l'entreprise ». Sans pour autant ignorer la situation financière jugée « délicate » de l'entreprise, les grévistes qualifieront cet état de fait de « mépris » envers les travailleurs. Ils déploreront, d'autre part « un manque de considération évident de la part de leur administration qui, jusque-là, n'a fourni aucun effort pour remédier à une telle situation ». De son côté, le directeur régional de la SNTF, ayant rejoint la gare centrale peu de temps après l'annonce de la grève, tentera de se rendre compte des répercussions surtout financières que pourrait avoir cette grève sur le fonctionnement de la gare de Constantine. Rencontré sur place, M. Hendel ne donnera pas toute l'importance attendue aux revendications des grévistes. Mettant les retards dans le virement des salaires, objet principal de la grève, sur le compte des lenteurs administratives au niveau des structures de paiements, le DRE déplorera l'attitude des employés. Néanmoins ce dernier n'écartera pas la possibilité d'un dépôt de plainte pour tenue de grève non réglementée, mais parlera même de la possibilité de sanctions envers les grévistes. Comptant poursuivre la bonne marche de la gare, malgré cet arrêt de travail, M. Hendel compte solliciter le personnel roulant d'autres wilayas comme Skikda, Annaba ou même Jijel afin d'assurer l'acheminement des trains de marchandises vers Constantine. Quant au bon fonctionnement du service de « matériel et traction », le responsable de la SNTF de Constantine révélera que tout le travail de ce service devrait être assuré par le personnel encadrant. Face à des travailleurs déterminés à maintenir leur grève jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, et un directeur qui ne semble pas donner à la situation l'importance espérée par les travailleurs, la gare de Constantine ne paraît pas prête à immobiliser ses machines et les propos du directeur régional sont là pour confirmer la chose.