Abbas, Haniyeh, nous voulons l'unité nationale. » Il s'agit là du cri d'un peuple qui ne cesse de souffrir de l'occupation israélienne mais aussi des divisions de ses dirigeants. Certes, les massacres perpétrés contre les populations sont abjects et effroyables au point de les qualifier de crimes de guerre, mais le plus grand coup assené par Israël à la Palestine, c'est sans conteste celui d'avoir réussi à diviser le peuple palestinien. Les déchirements ont toujours été les fossoyeurs des mouvements de libération. L'éparpillement des populations palestiniennes entre le Liban, la Jordanie et les territoires occupés, n'ayant pas suffi aux forces d'occupation, il aura fallu créer une scission au nom d'une mésentente envenimée entre le mouvement Fatah et le mouvement Hamas, pour diviser encore davantage cette petite parcelle de l'Etat palestinien poussant à peine le premier cri de naissance de la « dawla falastinia ». Il est loin le temps où Abou Amar (Yasser Arafat) rassemblait les courants palestiniens au nom de la lutte pour la libération de la Palestine occupée. Le président actuel de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui semble plus enclin à serrer la main d'Ehud Olmert que celle d'Ismaïl Haniyeh, est condamné à œuvrer plus qu'à tout autre moment pour le retour à l'unité des rangs et des voix de la Palestine, sinon c'est le jeu d'Israël du « diviser pour régner » qu'il servira, et sa crédibilité qu'il entamera. Il préfère pourtant tergiverser en invitant des Etats étrangers à organiser des négociations entre son mouvement du Fatah et celui du Hamas. Plus encore, il encense Washington en justifiant depuis la capitale égyptienne les raids israéliens sur Ghaza, en disant que « le Hamas aurait pu éviter l'offensive israélienne dans la bande de Ghaza, en mettant fin aux tirs de roquettes contre l'Etat juif ». Mahmoud Abbas pousse ainsi la soumission jusqu'à qualifier les raids israéliens en réaction aux attaques du Hamas à l'heure où 300 Palestiniens sont tombés sous les lâchers de bombes interminables du terrorisme israélien. Abou Mazen lance aussi un appel au Hamas pour « conclure une nouvelle trêve avec Israël pour arrêter le bain de sang ». Quelle place reste-t-il pour les jeux troubles et les compromissions lorsque des dizaines de civils sont bombardés pour payer leur présence sur un territoire ? Le combat pour la liberté de la Palestine mérite amplement de sacrifier les calculs politiciens et autres intérêts personnels qui ne servent en définitive que les desseins de l'occupant israélien. Il est aujourd'hui certain que la diabolisation de Hamas, qui pourtant est un parti démocratiquement élu, n'a pour rôle que d'anéantir toute velléité de résistance palestinienne. Le Fatah et Abou Mazen, à sa tête, jouent malheureusement le jeu de l'Etat sioniste.