L'année 2008 aura été celle des scandales financiers à Souk Ahras, où plusieurs enquêtes dans des affaires de détournements de deniers publics ont été diligentées par les services de sécurité. C'est d'abord l'affaire de la direction de la jeunesse et des sports (DJS) qui avait défrayé, le mois de janvier, la chronique locale par la mise sous contrôle judiciaire de huit employés du secteur, d'un ex-agent recruté dans le cadre de l'emploi de jeunes et d'un autre cadre du Trésor public. Le dossier, qualifié de « lourd », connaîtra plusieurs rebondissements mais restera, une année après l'instruction judiciaire, sans procès. Idem pour l'OPOW, une structure qui dépend de la même direction et qui avait fait l'objet d'un rapport accablant de la part de l'inspection générale des finances (IGF). Le secteur sanitaire Houari Boumédiène de Sédrata, l'hôpital régional de Souk Ahras et celui d'Ibn Rochd sont, à leur tour, dans l'œil du cyclone. Des dizaines d'employés sont impliqués dans la gestion financière de ces structures, laquelle est entachée d'irrégularités. Le P/APC de Safel El Ouidène, poursuivi en justice pour dilapidation de deniers publics, attribution de marchés dans des conditions non conformes à la réglementation et autres anomalies dans la gestion des affaires de la commune, notamment le détournement du couffin du Ramadhan, est momentanément suspendu de ses fonctions jusqu'à ce que soit prononcé le verdict. Le même couffin du Ramadhan provoque le scandale au chef-lieu de la wilaya où une enquête a été récemment ouverte sur instruction du parquet. La mystérieuse disparition de plus de 400 compteurs de l'Algérienne des eaux (ADE) a levé le voile, lors de l'enquête, sur d'autres dossiers accablants relevant d'une gestion antérieure. Soupçonné d'avoir transgressé la loi de l'omerta, le nouveau directeur de l'unité n'y fera pas de vieux os. Il sera muté vers une autre wilaya. La direction de l'urbanisme et de la construction (DUC), une citadelle imprenable où l'argent coule à flots et par où commence l'ascension des nababs de Souk Ahras, vient d'être ébranlée par une série d'investigations menées conjointement par les différents corps de sécurité territorialement compétents. Il s'agit, là aussi, de dilapidation de deniers publics, de faux et usage de faux, de défaut de facturation et autres griefs que l'on retrouve dans toutes les affaires précitées. L'OPGI et la direction de la culture figurent sur la longue liste des secteurs mis en cause et où le préjudice financier causé au Trésor public est estimé à des millions de dinars. Au lieu de produire les effets escomptés, les scandales dévoilés par les instances judicaires et rendus publics par voie de presse ont, semble-t-il, provoqué l'émulation chez certains gestionnaires et invité d'autres à redoubler de voracité.