Après les chiffres des stocks pétroliers rendus publics mercredi dernier et qui ont fait reculer les cours du pétrole, ceux de l'emploi aux Etats-Unis, annoncés hier, les ont aussi poussé vers le bas. La finalisation d'un accord entre la Russie et l'Ukraine pour la création d'une commission de surveillance internationale multipartite qui contrôlerait le transit du gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine a aussi fait baisser la tension sur le marché. Avec la baisse des quantités de gaz en provenance de Russie, plusieurs pays se sont convertis au fuel. La coupure des approvisionnements a encore aggravé la crise pour certains pays dépendant du gaz russe pour leurs centrales électriques. A New York, le baril de light sweet crude, qui avait perdu environ 7 dollars mercredi et jeudi, a poursuivi son recul hier après les chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis. Jeudi, il avait clôturé à 41,70 dollars, alors que mardi, il avait atteint en séance plus de 50 dollars. A Londres, le recul du baril de brent est moins prononcé. Mardi, le brent avait clôturé à plus de 50 dollars après avoir atteint en séance 52,21 dollars. Durant les deux journées de mercredi et jeudi, le brent a perdu environ 6 dollars. La hausse des stocks pétroliers hebdomadaires américains a beaucoup influé sur les cours. La tendance à la baisse s'est poursuivie hier, surtout après l'annonce sur la situation de l'emploi aux Etats-Unis. Le recul a été d'environ 2 dollars par baril. Le rapport publié par le gouvernement américain fait état de la perte de 524 000 emplois durant le mois de décembre 2008, donnant lieu au taux de chômage le plus élevé depuis 16 ans avec 7,2%. Au total pour l'année 2008, les pertes pour la première économie au monde se chiffrent ainsi à 2,6 millions de postes de travail. Ce serait la plus importante perte d'emplois depuis l'année 1946, selon le rapport du gouvernement. Pour les 4 derniers mois de l'année 2008, les pertes d'emploi ont atteint 1,9 million de postes de travail après que le gouvernement ait revu à la hausse le chiffre pour le mois de novembre (584 000 au lieu de 533 000). Le nombre de chômeurs aux Etats-Unis serait ainsi de 11,1 million. Cette situation a fait réagir hier le président élu Barack Obama qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier, soit dans dix jours. Pour lui, « la situation est très grave et exige de prendre d'urgence des mesures immédiates ». En plus de l'application effective des réductions de production de 2,2 millions de barils par jour décidées par l'Opep le 17 décembre 2008 à Oran, la situation des cours du pétrole et, partant, du marché pétrolier, ne peut reprendre que si la demande reprend. Et justement, le marché attend avec impatience l'annonce du plan de relance promis par le président élu Barack Obama, dont le montant pourrait atteindre les 1000 milliards de dollars avec des objectifs de création de 2,5 millions d'emplois d'ici 2 ans. Hier à 17h30 GMT, les prix du pétrole restaient dans la fourchette 40-45 dollars le baril. Le brut léger américain était à 40,20 dollars le baril, tandis que le brent était à 44,31 dollars.