Après une quinzaine de jours de bombardements intenses par l'armée israélienne sur la bande de Ghaza, le Conseil de sécurité est arrivé à l'adoption d'une résolution appelant à un « cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté, menant au retrait complet des forces israéliennes de Ghaza ». La résolution 1860 a été adoptée par 14 des 15 membres du Conseil de sécurité. Les Etats-Unis qui avaient pourtant pris part aux tractations en vue de l'adoption d'une résolution devant mener au cessez-le-feu se sont abstenus lors du vote pour ne pas gêner leur allié israélien. En sus de l'appel d'un cessez-le-feu immédiat, ladite résolution condamne « toute violence et hostilité dirigée contre des civils et tout acte de terrorisme ». Ceci et d'appeler à « la fourniture sans obstructions de l'aide humanitaire ». La résolution lance aussi un appel aux Etats pour favoriser la mise en place à Ghaza de dispositifs garantissant que le cessez-le-feu sera durable, notamment en empêchant la contrebande d'armes et en assurant la réouverture des points de passage. La même résolution « encourage des mesures tangibles vers une réconciliation interpalestinienne et plaide pour des efforts renouvelés et urgents des parties et de la communauté internationale pour parvenir à une paix globale basée sur la vision d'une région où deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte en paix, à l'intérieur de frontières sûres et reconnues ». C'est après moult tractations, qui auront duré trois jours, que les ministres des Affaires étrangères occidentaux et arabes sont arrivés à un accord prenant en compte les amendements de la partie arabe au texte rédigé par la Grande-Bretagne et soutenu par les Etats-Unis et la France. Les Etats-Unis s'étaient montrés dès le début hostiles à toute résolution contraignante. C'est le forcing des pays arabes qui a mené à l'aspect contraignant de la résolution. Le siège des Nations unies à New York a été le théâtre jeudi d'un véritable chassé-croisé diplomatique entre deux visions sur la fin de la guerre à Ghaza. A l'appel des pays arabes de réunir le Conseil de sécurité sur la situation à Ghaza, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, et ses homologues français et britannique, respectivement Bernard Kouchner et David Miliband, ont décidé de prolonger leur séjour à New York afin de tenter d'arriver à un accord avec leurs collègues arabes. C'est dans la nuit de mercredi à jeudi que l'idée de la résolution est devenue une réalité à travers un texte approuvé par les trois membres occidentaux du Conseil de sécurité. Une fois soumis aux diplomates arabes dans la matinée de jeudi, des propositions d'amendement ont été émises par la partie arabe en vue que ladite résolution « exige un cessez-le-feu immédiat ». Sans faire appel à l'aspect contraignant de la résolution onusienne, le texte occidental se bornait à « souligner l'urgence d'un cessez-le-feu ». C'est le projet d'une résolution libyenne qui a été brandi par les ministres arabes pour faire pression sur le Conseil de sécurité. A noter que neuf voix sont nécessaires pour l'adoption d'une résolution, sauf en cas de veto d'un pays membre permanent. A noter toutefois que malgré la résolution 1860, Israël a poursuivi ses attaques sur la bande de Ghaza en faisant encore beaucoup de victimes civiles.