Le phénomène de la déperdition scolaire prend des proportions inquiétantes. La wilaya de Tlemcen n'est pas épargnée par cet «échec» scolaire de plus en plus grandissant et dont la responsabilité n'incombe pas seulement à l'école. Ce phénomène, en forte croissance, touche même les élèves de l'école primaire, ce qui explique que la situation est alarmante et nécessite un appui plus vigoureux et un effort concerté de la part de tous les acteurs œuvrant dans le champ éducatif. Il incombe à la direction de l'éducation de fixer les objectifs à atteindre et de convenir des moyens pour y parvenir. C'est ce qui a été mis en exergue à travers l'élaboration du projet pédagogique de la wilaya 2017/2020. Le projet pédagogique en question a été donc conçu sur la base d'un diagnostic préétabli, qui a fait ressortir plusieurs faiblesses ayant permis de préciser les axes que devrait poursuivre la démarche pour l'élaboration d'un projet pédagogique de la wilaya efficace. Le projet pédagogique, en fonction des besoins constatés, s'articule autour de trois axes majeurs, dont la protection des élèves contre le phénomène de la déperdition scolaire. «Le choix de cet axe s'impose de lui-même, dans la mesure où la lutte contre la déperdition scolaire est l'une des priorités de l'éducation nationale en raison des risques qui pourraient en résulter et qui impactent négativement la société en général, et l'établissement scolaire en particulier. D'où l'intérêt d'une prise en charge effective et efficace et à laquelle seront associés tous les acteurs du système éducatif, les parents notamment, qui constituent des partenaires de premier plan pour le milieu scolaire. Ils peuvent apporter un soutien important», souligne le directeur de l'éducation, Amira Karim. En d'autres termes, le directeur de l'éducation plaide pour la réhabilitation de la relation école/famille, qui s'est beaucoup dégradée ces dernières années. «Il est évident, ajoute-t-il, que l'efficacité de cette prise en charge est tributaire, en tout premier lieu, de l'implication infaillible de la cellule familiale, acteur incontournable dans la lutte contre ce phénomène fort inquiétant. Une communication basée sur la confiance et une relation étroite entre l'école et la famille est nécessaire à la bonne scolarisation des enfants. Nous devons tous nous impliquer pour mettre en place des conditions favorisant les apprentissages». Pour ce plan de prévention contre l'abandon prématuré du cursus scolaire des élèves encore à l'âge légal de la scolarisation, il s'agit en fait de dégager une méthode qui traduise les objectifs retenus et qui réponde aux besoins exprimés. Deux grands objectifs sont assignés à cette expérimentation : le premier est «de surmonter les difficultés rencontrées par les élèves durant leurs parcours scolaire», le second est «l'orientation appropriée aux cursus scolaire et professionnel pour assurer un parcours scolaire réussi de l'élève». Le premier prône la mise en place d'une approche qui met l'apprenant, vocable pour désigner l'élève, au centre du processus enseignement-apprentissage. «Les enseignants doivent donc s'efforcer de proposer à tous les apprenants des activités d'apprentissage qui sont à la fois accessibles et stimulantes, qui favorisent leur épanouissement et sollicitent leur participation», explique le directeur de l'éducation. Autrement dit, faire aimer l'école à l'élève. Le second objectif s'intéresse à «l'orientation appropriée aux cursus scolaire et professionnel pour assurer un parcours scolaire réussi de l'élève». «Selon le diagnostic préétabli, la période la plus propice aux situations de déperdition scolaire se situe entre la 4e année moyenne et la 1re année secondaire. Les raisons sont multiples, la mauvaise orientation en fait partie. Une mauvaise orientation entraîne inéluctablement un manque d'intérêt et une baisse de motivation souvent à l'origine de la rupture scolaire», analyse le directeur de l'éducation. En résumé, le phénomène de la déperdition scolaire, dont les conséquences sont parfois fâcheuses, puisque les élèves exclus prématurément du système éducatif deviennent vulnérables et sont éventuellement exposés à tous les fléaux sociaux, nécessite une mobilisation concertée entre tous les acteurs ayant trait à la question éducative. Cette vision de mobilisation concertée privilégie l'engagement de tous pour assurer aux élèves une bonne préparation à l'école et à la vie.