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El Qods depuis ses terrasses trompeuses
Considérée comme le berceau des trois religions monothéistes
Publié dans El Watan le 24 - 06 - 2018

Lorsque vous contemplez El Qods depuis les toits de ses hautes bâtisses, vous découvrez une ville d'une beauté indescriptible. Ses mosquées historiques, ses synagogues ancestrales et ses églises vieilles comme le monde, le dôme de la mosquée Al Aqsa, le mur des lamentations et les monts des oliviers ne vous laisseront guère indifférents. Tous ces édifices, dont les pierres racontent l'histoire de l'humanité, semblent se prosterner sous un ciel bleu azur et toujours ensoleillé... Reportage.
Quand vous êtes sur les toits des maisons d'El Qods, l'idée première qui vous vient à l'esprit c'est de croire que les habitants qui vivent au-dessous coulent des jours heureux dans une ville considérée comme le berceau des trois religions monothéistes.
Musulmans, juifs, chrétiens, mais aussi coptes, araméens, grecs, africains, arabes partagent l'espace et cohabitent dans une harmonie totale. Pourtant, lorsque vous quittez les terrasses pierreuses du sommet pour vous retrouver dans les rues exiguës et biscornues de la vieille ville, vous faites connaissance avec un tout autre monde.
Des communautés religieuses vivant dans un contexte de tensions explosives cohabitant entre elles sans vraiment se mélanger. Les habitants se croisent mais ne se parlent pas.
Tels des chiens de faïence, ils se regardent et s'accusent mutuellement de vouloir s'accaparer l'espace et la terre de l'autre. Pourquoi donc les terrasses de El Qods, pourtant si belles et si consolantes, sont-elles si «trompeuses» ?
Pourquoi cette ville qui dégage une atmosphère particulière ne rend-elle pas heureux ceux qui y vivent entre ses murs ? Pourquoi la promesse de la paix dont se gargarisent les hommes politiques et religieux n'est qu'une chimère, introuvable dans la ville censée symboliser la paix ?
Nous avons posé ces questions à ses habitants avec l'espoir que les pierres ancestrales les aident à trouver des réponses. Nous leur avons demandé si la paix entre juifs et musulmans était-elle possible ? Si les guerres de religion pouvaient finir et laisser place au vivre-ensemble et au respect mutuel ? Entreprise périlleuse...
«Les colons n'ont aucun lien spirituel avec le pays »
Pour Ali Djeddi, le matin de la paix est encore lointain. «Il viendra peut-être le jour où les enfants palestiniens et israéliens vivront ensemble, mais pour le moment nous faisons face à un Etat "fasciste" et à une politique gouvernementale "discriminatoire"». Ali est palestinien. De père tchadien et de mère nigériane et palestinienne de confession catholique.
Il est né au cœur de la vieille cité de El Qods, dans le quartier africain. Agé de 68 ans, il était proche de George Habache, le fondateur du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) décédé en Jordanie des suites d'une maladie en janvier 2008.
Acquis à la cause palestinienne dès son jeune âge, Ali a déposé en 1968 une bombe au niveau de la rue Haïfa, l'une des principales artères de El Qods Ouest. Condamné à 17 ans de prison, il ne sortira qu'en 1985. Cependant, malgré les affres de la prison, il continue encore de militer pour la cause palestinienne. Politiquement.
Devenu une personnalité locale (on le surnomme le maire non officiel de El Qods Est), il reçoit dans sa modeste demeure, qui fut une prison durant la période ottomane, journalistes, écrivains, hommes politiques ou simples visiteurs. Ils viennent «papoter», prendre la température de la ville ou juste faire des «selfies» en sa compagnie.
Allongé sur son petit lit d'une place, Ali distille malicieusement ses conseils et ses analyses sur la situation. «Dans le passé, juifs et musulmans vivaient en harmonie, mais depuis l'arrivée de Netanyahou aux responsabilités, tout a changé.
Nous souffrons du comportement des sionistes. Il n'y a plus beaucoup de familles juives de 1948 et 1967 dans la vieille ville de El Qods. Aujourd'hui, nous avons plutôt affaire à des colons venus de Russie, de Géorgie, de Hongrie et d'ailleurs. Ils n'ont aucun lien spirituel ou affectif avec le pays», raconte cet homme qui aime copier Nelson Mandela dans tous ses gestes et paroles.
Le quartier africain se situe dans la partie arabe de la vieille ville. Il abrite une quarantaine de familles venues au XVIIIe siècle du Tchad, du Nigeria, du Sénégal et de la Côte d'Ivoire pour le pèlerinage. Mais subjuguées par la beauté de l'endroit, elles ne sont pas retournées chez elles, découvrant ainsi la question palestinienne que toutes ses familles ont épousée.
Le Tramway comme ligne de partage
La population africaine de la vieille ville de El Qods est doublement discriminée. Un, parce que ses membres ont la peau noire, deux, parce qu'ils soutiennent la cause palestinienne. «Le gouvernement israélien a tué l'espoir dans les cœurs des gens avec sa politique raciste, injuste et violente», ajoute Ali, qui juge la nouvelle génération de Palestiniens très politisée et très déterminée pour arracher un jour ses droits. Il ajoute : «Lorsqu'en 1967 les juifs sont venus à El Qods Est, ils cherchaient avec nostalgie les Arabes. Ils avaient hâte de les revoir après une longue séparation.
Avant, les vieux juifs et musulmans vivaient ensemble, se connaissaient et partageaient tout. Ils s'invitaient mutuellement et chacun parlait la langue de l'autre. Mais après l'arrivée des colons, l'atmosphère a radicalement changé.»
Sublime et d'une magnifique beauté, El Qods est coupée en deux, l'Est pauvre et malfamé, et l'Ouest moderne et riche. Pourtant, dans la réalité il n'existe pas de frontières géographiques qui séparent les deux parties si ce n'est le tramway qui déchire presque la ville en deux.
Mais telle la ligne «Maginot», arabes et Israéliens préfèrent rester chacun dans leur zone. Seuls les Palestiniens qui travaillent à l'Ouest sont obligés de se rendre chaque matin dans cette partie de la ville et accepter de travailler dans des conditions parfois humiliantes.
Possédant une carte d'identité israélienne et un passeport jordanien, les Arabes d'Israël sont considérés comme des citoyens de seconde zone. S'ils voyagent à l'étranger, leur séjour ne doit pas excéder six mois. Passée cette période, ils perdent le droit de revenir à El Qods et deviennent sur le champ soit des apatrides soit des réfugiés. La politique du gouvernement israélien consiste précisément à pousser le maximum de Palestiniens dehors pour récupérer leurs maisons et leurs terres.
Raed : «je vis dans une grande prison ouvert»
Pour aller à la mosquée Al Aqsa par exemple, il faut montrer patte blanche. Plusieurs check-points sont dressés à l'entrée. Militaires armés et policiers parlant arabe filtrent le passage. Les musulmans doivent réciter une «sourate» du Coran pour espérer visiter les Lieux saints, alors que la visite du mur des lamentations est ouverte à tout le monde, et ce, peu importe la religion ou la nationalité.
«Il y a là une volonté de minorer ou de cacher tout le patrimoine musulman de El Qods par les autorités israéliennes», estime Raed, arabe israélien et chauffeur de taxi depuis 8 ans, et pour qui «aucune pression psychologique ou sécuritaire ne pourra venir à bout de sa volonté de fer de demeurer dans son pays et celui de ses aïeux».
Raed est né à El Qods Est en 1980, il est père de 4 enfants. Vivant dans un petit appartement, il ne possède ni terre ni maison familiale. Choqué par le transfert de l'ambassade américaine à El Qods, il voit en cet acte une «nouvelle provocation à l'encontre des Palestiniens et une manière pour Israël de dire : regardez, nous sommes les maîtres de ce pays, nous faisons ce que nous voulons».
Fatigué, vieilli malgré son jeune âge, il raconte avec résignation son quotidien : «Je veux vivre dans la paix et l'amour. Je ne demande que la justice et l'équité et que le gouvernement israélien ne fasse pas la différence entre un musulman et un juif. Mais, hélas, aux yeux de l'occupant, nous sommes tous des suspects.
Il nous traite comme si nous étions des animaux. Malgré l'humiliation et le déni, je ne peux rien faire. J'essaye de gagner ma vie pour nourrir mes enfants. Je n'ai pas le pouvoir de changer ma vie ni celle des autres. Je vis dans une grande prison ouverte.»
Il est presque 19h. Retour à la vieille ville, plus précisément dans le quartier juif. Les rues sont devenues désertes. Les derniers clients pressent le pas. Les militaires israéliens investissent les carrefours réduits et les placettes de ce grand centre commercial à ciel ouvert.
La municipalité a changé le nom des rues de la vieille ville. Une autre parade visant à effacer la moindre histoire des Palestiniens. Ecrites en anglais et en hébreu, les nouvelles générations de Palestiniens pourraient perdre la mémoire de la ville lorsque les anciens se seront retirés à jamais.
«Pour moi, la vraie paix signifie la fin du terrorisme»
Nous avions rendez avec Moshé Kimpenski, un juif canadien qui vit dans la vieille ville depuis une trentaine d'années. Il tient une librairie religieuse et vend toutes sortes de babioles aux touristes qui reviennent éplorés du mur des lamentations.
A la question de savoir si les Palestiniens et les Israéliens vivent ensemble ici dans la vieille ville, la réponse est directe : «Avant les Accords d'Oslo en 1992, les musulmans et les juifs se mélangeaient, mais depuis cette date, les Palestiniens ne viennent plus nous rendre visite et nous aussi on ne va pas leur dire bonjour.»
Avant de faire son «Alyah» à El Qods (retour aux sources pour les juifs, ndlr), Moshé Kimpenski vivait et travaillait à Toronto, au Canada. Désormais, sa nouvelle vie lui plaît bien même si, selon lui, la paix n'est pas encore d'actualité. «La vraie paix pour moi signifie la fin du terrorisme et de la mort. Mais, hélas, même si les juifs et les musulmans utilisent les mêmes mots, il apparaît que ces mots n'ont pas le même sens pour chaque communauté.
Avant on discutait avec les musulmans même si on ne partageait pas les même avis, mais maintenant ils refusent de parler avec nous car ils craignent d'être tués par leurs frères en les voyant s'adresser à nous.»
Après un petit silence, il conclut : «Finalement, le problème entre nous n'est ni politique ni idéologique. Chacun a juste peur de l'autre.» Du quartier juif au quartier arménien il n'y a qu'un pas. Le quartier juif est plus propre et mieux éclairé.
Les dalles de sol sont en pierres blanches. Comme les murs des maisons. Les balcons sont fleuris et l'odeur de la nourriture des restaurants «casher» vous indique que vous êtes bien au Moyen-Orient.
«Je vis entre deux feux. J'ai peur de brûler»
Anne Dakabian nous attendait au niveau du parking situé à l'extrémité du quartier juif de la vieille ville. Elle est née là il y a de cela 44 ans. Ses parents sont arrivés en 1957 de Grèce après avoir fui l'Arménie. «Lorsque j'étais petite, la vie était agréable ici. Je jouais avec des musulmans et des juifs. Je ne sentais aucune différence entre nous. On était juste des enfants. Mais depuis 15 ans, je sens que tout a changé. Les juifs nous mettent sous pression.
Ils nous imposent tous les jours leurs rituels religieux. Parfois, lorsque j'ouvre la fenêtre de ma chambre qui donne sur une maison d'un voisin juif, ses enfants me crient dessus et m'insultent et me disent : "Tu es une Arabe, retourne d'où tu es venue. Ta place n'est pas ici"».
Avec les musulmans, les choses ne se passent pas bien non plus. Ils me fixent tout le temps des yeux. «En me voyant habillée à l'occidentale, ils me harcèlent, me demandent de me vêtir décemment. Certains me voient juste comme un objet sexuel.
Ni plus ni moins. D'autres me prennent pour une prostituée. Pourtant je suis une maman, je travaille et je vis ici depuis toute petite. Je sens que je suis entre deux feux. Je ne sais pas comment échapper aux brûlures.»
Anne Dakabian reste convaincue que la cohabitation entre les différentes communautés reste difficile à réaliser car «elles sont toutes politisées et ne cherchent qu'à obtenir plus de terres et de maisons pour pousser l'autre vers l'extérieur».
Son rêve est que ses enfants puissent quitter un jour El Qods et étudier à l'étranger car «la vie en Israël en général est devenue difficile». «Je ne me sens plus en sécurité dans ma maison. Je ne la supporte plus. Si j'avais un peu d'argent, j'aurais quitté Israël ou serais retournée en Arménie, le pays de mes ancêtres», rêve-t-elle.
Famille de tatoueurs depuis sept siècles
Nous quittons la maison d'Anne pour nous rendre chez Wassim Rezzoug, un copte qui tient une boutique de tatouage juste à l'entrée de la porte de «Jafra». La jeune Arménienne nous accompagne et nous guide au milieu des ruelles mystérieuses et où il est difficile de se repérer, surtout la nuit. L'odeur du jasmin nous accompagne tout au long du chemin jusqu'à la boutique de Wassim à la porte de Jafra.
En face, la ville de El Qods scintille de mille feux avec des lumières étincelantes qui lui donnent un charme et une âme fous, introuvables ailleurs. Wassim était occupé avec des pèlerins américains venus immortaliser leur visite de El Qods sur leurs corps.
«De nombreux touristes viennent se faire tatouer ici pour garder le souvenir de cette ville. Même certains juifs se tatouent le corps», explique ce jeune homme moderne, issu d'une famille de tatoueurs depuis 7 siècles.
Témoin de son époque, il pense qu'il faut plus pour que les différentes communautés vivent ensemble. «Les musulmans, les juifs et les chrétiens vivent dans le même espace mais ne se rencontrent et ne partagent rien.
Chacun est tourné vers sa propre communauté et sa culture. Les juifs ont peur d'aller dans certains endroits arabes et vice versa. Moi-même je ne peux pas me rendre dans les quartiers juifs. Les militaires m'arrêtent et me font subir un véritable interrogatoire.
Pourquoi je suis venu ici, pour quel objectif et pour voir qui ?» Il estime que la «symbiose architecturale qu'on peut apercevoir des terrasses de El Qods tranche totalement avec les tensions et les conflits qui déchirent les communautés au sol». Le jeune copte est convaincu que c'est la politique qui a divisé les hommes.
D'ailleurs, selon lui, si les hommes politiques de tous les bords laissaient les gens tranquilles et ne s'immisçaient pas dans leur vie, ils vivront harmonieusement ensemble. «Ce sont les gouvernements qui divisent les gens, dit-il. Si on devait laisser mille juifs, mille musulmans et mille chrétiens en plein désert sans eau ni nourriture et loin des hommes politiques, je suis convaincu qu'ils s'organiseront entre eux et vivront ensemble sans problème.»
Nous sommes remontés sur les toits de la vieille ville pour tenter de comprendre les mystères de El Qods. Nous sommes ensuite redescendus, puis remontés encore. Mais rien à faire, difficile de saisir les contradictions millénaires qui caractérisent la ville la plus disputée de l'histoire.
Nous avons interrogé des juifs, des musulmans, des chrétiens, des agnostiques et les pierres séculaires, nous sommes restés sans réponses. S'estimant légitime sur les lieux, chaque communauté se bat pour sa survie, cherche à s'accaparer le maximum de maisons et de terres et à nier l'autre, même s'il est chaque jour visible. «Il n'y a pas plus aveugle que celui qui refuse de voir», dit le proverbe.
A El Qods, «la meurtrière des prophètes» comme décrite Jean-Baptiste de Massillon, l'aveuglement religieux pousse, chaque jour un peu plus, les communautés vers l'affrontement et la négation totale. Si les pierres pouvaient parler...


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