Alger veut opérer sa mue. S'inspirant des expériences réussies utilisant les dernières innovations technologiques, appliquées par des métropoles considérées aujourd'hui parmi les plus modernes, un projet des plus ambitieux, visant à offrir une vie plus saine aux habitants, est en train de voir le jour à l'initiative du staff dirigeant de la wilaya d'Alger. En substance, le projet baptisé «Alger Smart City» aspire à transformer la capitale en une ville intelligente, pour une meilleure conception, une gestion plus efficace et un meilleur respect de l'environnement. Pour ce faire, outre la mise en place, il y a quelque temps, d'une équipe pluridisciplinaire chargée de fédérer autour de ce projet tous les acteurs concernés par le monde des nouvelles technologies de l'information et de la communication (experts, universitaires, chercheurs, opérateurs économiques et décideurs), Alger abrite, aujourd'hui au CIC, une conférence internationale sur la thématique des villes intelligentes, couplée à deux importantes manifestations technologiques : un hackathon et une compétition de startups qui mettra en concurrence les entreprises naissantes les plus innovantes dans le domaine de la technologie. Selon les organisateurs de l'événement, la conférence verra la participation de près de 4000 spécialistes originaires d'une quarantaine de pays, d'institutions internationales dont le Fonds arabe de développement économique et social (Fades), la Banque islamique, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et le Forum économique mondial, ces deux derniers étant les accompagnateurs du projet «Alger Smart City». Les initiateurs du projet comptent beaucoup également sur le précieux apport de la diaspora algérienne appelée à mettre à contribution son savoir-faire et son expérience acquis dans les prestigieuses universités, et autres laboratoires de recherche. L'on annonce, à titre d'exemple, la participation de Riad Hartani — une sommité mondiale dans le domaine de l'intelligence artificielle — auquel la wilaya d'Alger a fait appel pour diriger l'ensemble du volet technique du projet «Alger Smart City». Jusqu'à présent, le projet est à la phase finale de préparation de la plateforme Smart City devant abriter le Cloud et le Big-data de la wilaya, mais aussi les applications technologiques et les solutions conçues par les startups, ainsi que celles retenues lors des deux finales du Global Smart City hackathon et de la startup compétition, prévues demain au CIC. Des étudiants pleinement impliqués Ils viennent tout juste de terminer leurs examens à l'Ecole supérieure d'informatique (ESI) de Oued Smar mais l'heure n'est pas encore au repos. Mohamed Chems Eddine Belkheir, Yasser El Habib Drif et Assia Zemir, co-organisateurs du Global Smart City Hackathon ont aussitôt rejoint le staff de la wilaya d'Alger pour finaliser les préparatifs du Global Smart City hackathon qui se tient depuis hier au hub technologique de Dounia Parc, à Alger. L'événement accompagne la tenue de la Conférence internationale des villes intelligentes. Rencontrés au siège de la wilaya, devenu pour la circonstance leur quartier général, les trois étudiants membres du Club scientifique de l'ESI nous expliquent, d'abord, que la compétition de trois jours mettra à l'épreuve de jeunes étudiants et des diplômés porteurs de projets dans le domaine technologiques sur la thématique «Smart City». «Il s'agit de trouver des solutions utilisant les TIC pour résoudre un certain nombre de problématiques liées à ledata, la mobilité, le transport, la santé ou encore l'environnement, l'objectif étant d'améliorer la qualité des services urbains et réduire ses coûts», nous dit Mohamed Chems Eddine. Plus de 200 participants, dont la majorité sont des étudiants venus des différentes universités du pays, prennent part à cette compétition. Cependant, l'évènement a été ouvert à toute participation, notamment celle des experts nationaux et étrangers qui voudrait contribuer avec leur expérience et leur savoir-faire. «Nous n'avons pas voulu limiter la participation à cette compétition aux seuls étudiants et universitaires du pays, en ce sens que notre objectif est de faire profiter la ville d'Alger de l'expérience de tout le monde, mais aussi de permettre à nos étudiants de sortir de l'isolement dans lequel ils sont confinés», souligne le jeune étudiant de l'ESI. Et de préciser : «C'est bien beau et utile d'acquérir les théories dans les écoles techniques, mais le passage à la pratique à travers la réalisation de projets concrets et le contact direct avec les experts demeure indispensable pour l'avenir professionnel des étudiants», d'autant qu'il s'agit, dans cette compétition par exemple, non seulement de présenter une idée, mais de pouvoir la réaliser avec des technologies récentes permettant de brûler certaines étapes, gagner du temps et réaliser le fameux «saut de grenouille», ou «leapfrog». Evoquant, par ailleurs, la réticence de certains quant à leur implication dans de tels de projets, nos interlocuteurs disent être convaincus du fait que nos étudiants font face à beaucoup de difficultés, «mais rien ne sera résolu si nous ne faisons que se plaindre et attendre que les problèmes se règlent d'eux-mêmes». «Ce qui manque en réalité, c'est cette volonté de surmonter les problèmes et retrousser les manches pour commencer à travailler», concluent-ils.