Face aux obstacles dressés par les banques, la BA a demandé à ces dernières de lever les différentes contraintes «n'ayant pas de raison d'être» et qui sont liées à «l'ouverture des comptes ; l'alimentation et au fonctionnement des comptes ; la justification de l'origine des fonds». La Banque d'Algérie (BA) a instruit les établissements financiers et bancaires à faire preuve de flexibilité en matière de gestion des comptes en devises. La «liberté conférée par la loi à cette catégorie de comptes s'est trouvée contrariée par un certain nombre d'obstacles rencontrés par les détenteurs de comptes auprès de certains établissements bancaires», a déploré la Banque d'Algérie dans une récente note adressée aux banques. La BA a précisément énuméré sept obstacles rencontrés par les détenteurs de comptes. La BA a déploré le refus de certaines banques d'ouvrir des comptes devises au profit de nouveaux clients ou exigent l'ouverture d'un compte dinars, en parallèle, l'exigence de titre de transport pour les retraits de devises, la demande de justificatifs lors du versement de devises sur les comptes : qu'il s'agisse de virements reçus de l'étranger ou de dépôts en espèces. Autres contraintes évoquées, l'exigence de certaines banques de leur clientèle, au moment du versement de billets de banque étrangers, de remplir un formulaire nominatif mentionnant les numéros de chaque billet de banque étranger à verser au crédit du compte bancaire, l'exigence de justificatifs ou d'autorisation de la Banque d'Algérie avant le transfert de devises à l'étranger pour le paiement de certains frais, tels que les soins ou la scolarité à l'étranger ou toute autre dépense. La BA a aussi cité deux autres obstacles dressés par les banques, à savoir la disponibilité de fonds insuffisante lors des demandes de retrait de devises, notamment pour le dollar, et la non-disponibilité des petites coupures de billets de banque de moins de 50 euros. «Ces différentes contraintes n'ont pas permis le développement de l'inclusion financière, à travers la collecte de cette épargne devises, qui constitue un apport certain, de par le nombre de comptes actifs (4,7 millions de comptes) que par l'épargne constituée (environ 5 milliards de dollars/équivalent) ainsi que du potentiel qu'elle pourrait receler», a souligné la Banque d'Algérie dans sa note. A ce titre, la BA a demandé aux banques de lever les différentes contraintes «n'ayant pas de raison d'être» et qui sont liées à «l'ouverture des comptes ; l'alimentation et au fonctionnement des comptes ; la justification de l'origine des fonds». «Ainsi, les différents obstacles, énumérés ci-dessus, doivent être levés au niveau des guichets des banques», a ordonné la Banque d'Algérie. Celle-ci a encore demandé aux banques de «développer davantage d'inclusion financière des détenteurs de cette épargne en devises, par une agressivité commerciale ciblée et de proximité», «d'améliorer l'accueil et la fluidité des opérations de versement, de retrait et de transfert», et de «généraliser les instruments de paiement universels par la mise à disposition des cartes de paiement et/ou de crédit à l'international, adossées à ces comptes». A propos de la justification de l'origine des fonds, la Banque d'Algérie a invité les établissements financiers à «dispenser le client de l'exigence, lors du dépôt de fonds en devises auprès de leurs guichets, des justificatifs, au-delà de ceux relatifs à son identité, dans le cadre des exigences réglementaires en matière de connaissance du client». Idem pour les retraits qui demeurent libres d'utilisation. Une instruction «clarifiera les conditions de fonctionnement de ces comptes devises, à la lumière des correctifs contenus dans la présente directive», a conclu la Banque d'Algérie.