Les transferts de devises effectués par les armateurs étrangers coûtent à l'Etat entre 4 à 5 milliards de dollars annuellement, soit 20% plus cher que ce qu'aurait coûté un fret assuré par des opérateurs locaux, a souligné hier à Alger le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri. Celui-ci s'exprimait lors d'une journée d'information sur la logistique en Algérie, organisée par la commission des transports du Forum des chefs d'entreprise (FCE). Selon le président de l'Anexal, l'ouverture de cette activité aux nationaux «va créer des postes d'emploi et réduire les coûts du transport des marchandises puisque les charges seront payées en dinars». Cité par l'APS, Ali Bey Nasri a plaidé dans ce contexte pour la création d'un «Conseil des chargeurs», un espace regroupant le ministère des Transports, les entreprises, les transitaires en douane, le port et les services de sécurité, et où les entreprises (les chargeurs) défendent leurs intérêts. Par exemple, «si les compagnies maritimes, qui facturent comme elles veulent actuellement, s'entendent pour augmenter les prix, qui va alors défendre les intérêts des entreprises ?» s'est-il demandé. Du fait de la régression de la flotte maritime nationale, seulement 3% des marchandises algériennes sont actuellement transportées par le pavillon national, le reste étant transporté par des armateurs étrangers, a affirmé, pour sa part, le président de la commission transport et logistique au sein du FCE, Abdallah Seriai. «L'Etat n'a pas les moyens de prendre en charge toutes les activités et surtout les activités commerciales. Le transport maritime a été confié à des compagnies installées à l'étranger avec tout ce que cela induit comme transferts de devises», a déploré le président de l'Anexal, lors de cette rencontre. La création d'une association nationale de la logistique, regroupant l'ensemble des opérateurs concernés, a été annoncée à cette occasion. Par ailleurs, un responsable du ministère des Transports a fait savoir qu'une dizaine d'opérateurs algériens privés ont déposé des demandes au niveau du ministère des Travaux publics et des Transports (MTPT) pour investir dans le fret maritime, après la décision du gouvernement d'ouvrir cette activité à l'investissement privé. «Nous avons enregistré une dizaine d'opérateurs privés qui ont déposé leurs dossiers au niveau du ministère», a confié le directeur des transports maritimes et des ports au niveau du MTPT, Abdelkrim Rezal, lors de son intervention. Le responsable n'a pas donné plus de détails sur ce sujet. Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, avait annoncé au début de l'année que 9 opérateurs économiques nationaux privés ont déposé des demandes d'agrément pour intégrer le marché du transport de marchandises par voies aérienne et maritime, dont 4 concernaient la voie maritime. Le premier responsable du secteur n'a pas donné plus de précisions sur l'identité des opérateurs économiques qui ont déposé leurs dossiers d'agrément. L'ouverture du transport de marchandises par voies maritime ou aérienne au secteur privé permettra de relever le quota de l'Algérie sur le marché mondial du transport de marchandises et l'encouragement de l'investissement public et privé pour l'édification d'une économie nationale productive et la création de nouveaux emplois, expliquait le ministre des Transports.