Le parti de Saïd Sadi « s'abstiendra lors du vote de la déclaration soumise à la plénière sur Ghaza sans le débat préalable qu'appelle une telle situation ». Dans un communiqué rendu public hier, le groupe parlementaire du RCD explique que la déclaration en question a été rédigée « sans consultation de l'ensemble des groupes parlementaires ». Mais pas seulement : « Le contenu s'évertue, une fois de plus, à marginaliser l'Autorité palestinienne. » C'est, en effet, « pour ne pas se rendre complice d'une dérive supplémentaire qui ne manquera pas de disqualifier davantage les institutions que le Rassemblement pour la culture et la démocratie s'interdit de participer à un activisme alibi dans lequel s'égarent et se diluent les missions du Parlement ». Le RCD, souligne le communiqué de son groupe parlementaire, « refuse l'instrumentalisation du Parlement ». Pour lui, « cette volonté de créer une vie parlementaire artificielle ne peut, en aucune façon, camoufler la dépossession de la représentation nationale de ses deux missions cardinales, à savoir le contrôle de l'Exécutif et la proposition législative ». Faisant remarquer que « depuis le 12 novembre 2008, l'activité parlementaire est constitutionnellement bridée », les députés du RCD indiquent que « le nouveau texte n'a pas tardé à produire ses méfaits tant du point de vue national qu'international ». Pour masquer une situation de marasme, déclarent-ils, « les commissions de l'Assemblée nationale sont affectées à des tâches de diversion sans aucune relation avec leur vocation législative ». « Même l'actualité internationale n'échappe pas à cette stratégie de manœuvre », soutient le parti de Saïd Sadi, qui « condamne avec une extrême vigueur l'agression barbare des troupes israéliennes ». Devant le massacre des populations palestiniennes qui soulève une indignation unanime à travers le monde, souligne encore le RCD, « le pouvoir exécutif algérien – entraînant dans son sillage l'Assemblée nationale – ne trouve rien de mieux que d'instrumentaliser un tel drame au profit de jeux politiciens internes ». Le peuple palestinien a besoin de solidarité et de cohésion, indiquent les parlementaires de la formation de Saïd Sadi, pour qui « la responsabilité de l'Etat et du Parlement algériens est plutôt de travailler sans relâche à cet impératif, au lieu de se livrer à de grossières immixtions et s'employer à des positionnements qui visent à affaiblir, sinon isoler l'Autorité palestinienne, pourtant reconnue sur la scène internationale ». Les élus du RCD considèrent en effet que « la crise algérienne est grave et profonde, les dysfonctionnements de l'institution parlementaire en sont un signe critique ». En promettant de dénoner tous les abus et les manœuvres dilatoires qui tendraient à distraire l'opinion du coup de force du 12 novembre et de ses dangereuses implications, ils rappellent toutefois que la fraude électorale n'a pas donné l'occasion au peuple algérien d'« élire des représentants qui reflètent et défendent ses aspirations ».