l Les artistes-peintres Sarah Belahnèche et Narimène Mezghiche exposent jusqu'au 19 juillet à la galerie Aïcha Haddad à Alger, à l'Etablissement arts et culture. Les deux artistes, partageant la même passion pour les arts plastiques et exerçant la même profession en qualité de pharmaciennes, exposent certes en duo, mais avec toutefois des techniques différentes. Elles sont jeunes et déjà assez talentueuses. Elles sont venues dans l'univers des arts plastiques par passion. Une passion qu'elles ont su consolider et aiguiser au fil du temps. Aujourd'hui, elles dévoilent au public une partie de leur imposante collection. Si Narimène Mezghiche présente 23 œuvres, réalisées à la peinture à l'huile, pour sa part, Sarah Belahnèche livre 22 tableaux à l'aquarelle. Ainsi, les cimaises de la galerie Aïcha Haddad à Alger sont ornées de tableaux aux dimensions variées et aux thèmes aussi divers qu'épars. En effet, les deux artistes livrent leur monde. Un monde fait de nostalgie et de rêveries, le tout agrémenté par une palette de couleurs des plus reposantes. Ces deux artistes au style artistique différent partagent, tout de même, la même approche, celle d'immortaliser dans un premier temps des clichés des endroits, ou encore des sujets qui leur plaisent, pour ensuite les transposer sur une toile donnée. Au final, le résultat est des plus époustouflants. Preuve en est, la justesse des tracés, la précision dans les détails et la sélection des couleurs. Née en 1991, Sarah met à l'honneur dans sa peinture la beauté de la femme algérienne et le costume algérien dans toute sa diversité. Le regard est en admiration devant ces modèles de femmes au regard perçant, à la beauté ineffable et à la grâce irréprochable. Dans ce déferlement de portraits en couleur, on retrouve, entre autres, la femme kabyle, sapée de sa fouta, la Tlemcénienne, avec sa chedda (kaftan traditionnel en velours et au fil d'or, ornée de pierres de culture, de colliers et de boucles d'oreilles), l'Algéroise, avec son karakou, et la Constantinoise, avec sa robe ornée de fil d'or. La Casbah d'Alger avec ses femmes en haïk et ses venelles de choix est aussi présente chez Sarah. L'artiste, qui a la passion du dessin depuis son jeune âge, dévoile un autre pan de son art, celui des natures mortes. Elle précise qu'au début, elle dessinait des portraits au crayon et cette envie de peindre des toiles est survenue il y a quelques années en passant à la couleur, en faisant de la peinture à l'acrylique. Constamment attirée par différents modes d'expression artistique et décorative, elle s'est essayée à la peinture sur céramique et sur miroir. Elle avoue que dans sa peinture, elle s'inspire du plasticien russe Vladimir Volegov, réputé pour l'aura de ses œuvres. Pour sa part, l'artiste-peintre et pharmacienne Narimène lève le voile sur plus d'une vingtaine d'aquarelles. Une passion qu'elle cultive depuis un voyage en Malaisie en découvrant des œuvres de l'artiste-peintre Chin Kon Yit. Plus tard, d'autres voyages, en Espagne, France, Allemagne, Turquie, et Maroc, aiguiseront son penchant pour l'architecture d'art universel. Bien qu'étant une habituée depuis 2008 des circuits d'expositions, Narimène nous fait, elle aussi, voyager, mais cette fois-ci dans le Sud algérien pour venir nous conter la ville marchande de Beni Izguen, à Ghardaïa, avec ses marchés et ses boutiques, ou encore Ouargla. Constantine est également mise sous le feu des projecteurs avec ses célèbres ponts d'El Kantara et de Sidi Rached, ou encore la passerelle Slimane Mellah. Il faut dire que Narimène a immortalisé sa ville natale, Alger la Blanche, à l'âge de 17 ans. De cette passion est né son premier carnet de voyages intitulé Promenade à Alger, regroupant une centaine d'aquarelles, paru aux éditions algériennes en 2012. Trois ans plus tard, toujours au niveau de la même maison d'édition, elle publie Promenade à Constantine. Elle est aussi récipiendaire du Prix du meilleur espoir scolaire du Festival international de la bande dessinée en 2009 et du Prix du meilleur graphisme en concours jeunes talents du Fibda 2013.