Alternée ainsi de toiles et d'aquarelles, l'exposition du duo formé par Sarah Belahnèche et Narimène Mezghiche, qui se tient jusqu'au 19 juillet à la galerie Aïcha-Haddad, est une invitation au temple de la pensée, étant donné que rien ne nous séduit que comme lorsqu'on visite une galerie. Bleu, l'été est bleu pour les juillettistes. Plus que tout, l'horizon au ton azur de "La baie d'Alger" augure d'un ciel aussi pur qu'une femme emmaillotée dans son haïk. Donc, il est prédit une voûte céleste sans nuages au-dessus du croissant de la "mosquée Ketchaoua" de "La Casbah d'Alger", où l'on entend du haut de ses "s'tah" (terrasse) les youyous en l'honneur d'"une mariée algéroise" si belle dans son "caraco". Et aussi loin que porte l'œil du visiteur, l'œillade s'en ira jusqu'au "Jardin d'essai", où l'on admire l'exquise beauté d'"une femme kabyle" si loquace d'un tête-à-tête avec la "Constantinoise" et la "Tlemcénienne" au bord de la vasque du "Charchare" (fontaine) d'El-Hamma. Donc, de la rêverie à la réalité, l'errance à l'air de flâner sur les toiles de l'artiste peintre Sarah Belahnèche qui a eu la main heureuse d'éblouir le public lors d'un challenge qui a les couleurs d'une toute première fois. Donc, il suffit d'oser la citation de l'écrivain Pierre-Jules Hetzel dit Pierre-Jules Stahl (1814-1886) : "Sans passions, on ne verrait ni grands hommes, ni art, ni industrie enfanter des merveilles ?" Alors, faisant sienne cette théorie, Sarah Belahnèche a réussi la gageure de séduire et d'éclairer l'itinéraire du curieux de l'art dès l'entrée à la galerie d'art Aïcha-Haddad qu'elle partage avec l'aquarelliste Narimène Mezghiche. Ce même "Meilleur espoir scolaire" élu en 2009 par le Fibda (Festival international de la bande dessinée d'Alger) et qui feuillette pour nous son carnet de voyages vers la vallée du M'zab qui s'ajoute ainsi à la Promenade à Constantine (éd. Dalimen 2015) et aux textes et aquarelles de la Promenade d'Alger (éd. Dalimen 2012) ! Et de fait, le regard va à la gouache de l'oasis écologique de Tafileft avant qu'il ne se pose sur les corporations de métiers, dont celles du "tisserand" et de "l'épicier" qui s'illustrent à la toile du "souk de Ghardaïa", où tout se négocie à la "vente à la criée". Soucieuse du détail à l'extrême, la lauréate du prix du meilleur graphisme au concours jeune talents du Fibda (2013) impose à ses pinceaux l'once de poésie au seuil du "Théâtre Mohamed-Tahar-Fergani à Constantine" où on aurait dit que Errih Essamsar de Ammar Mahcen (1977) rafraîchit et rythme la danse des ponts de la médina de Sidi Rached. Alternée ainsi de toiles et d'aquarelles, l'exposition de ce duo de femmes est une invitation au temple de la pensée, étant donné que rien ne nous séduit que comme lorsqu'on visite une galerie. Donc, autant aller à la galerie Aïcha-Haddad où le duo d'artistes peintres autodidactes vous attend jusqu'au au 19 juillet. Louhal Nourreddine