La Protection civile a enregistré 2 673 000 estivants au cours des mois de juin et juillet 2018, contre 4 425 500 lors de la saison estivale de 2017 à la même période. Le wali de Béjaïa par intérim, Toufik Mezhoud, a eu tort de prévoir une «saison estivale réussie» au début de l'été et avant l'heure des bilans. Les autorités locales n'ont pas été capables en tout cas de sécuriser les plages et de les débarrasser des parkingueurs hors-la-loi, de la mafia des parasols et des tables et d'empêcher l'agression d'un vacancier, qui est actuellement entre la vie et la mort. Les mesures susceptibles de garantir des vacances sereines et qui ont été annoncées en grande pompe en juin dernier par l'administration ne se sont pas traduites sur le terrain jusque-là, ce qui rebute les familles en quête de villégiature dans la région. L'affluence des vacanciers sur les plages de Béjaïa a connu une baisse de 50% au cours des deux premiers mois de cette année estivale. Selon les chiffres qui ont été fournis par la direction de la Protection civile, 2 673 000 estivants ont fréquenté les plages de Béjaïa au cours des mois de juin et juillet 2018, contre 4 425 500 lors de la même période de la saison estivale de 2017. Malgré la tendance haussière enregistrée la dernière semaine de juillet, ce chiffre ne risque pas d'exploser, ni de dépasser celui de l'année passée. Au mois de juin 2017, l'affluence était plus importante, avec 810 000 estivants, contre 405 000 enregistrés pour le même mois cette année. La même tendance ressort également pour le mois de juillet. En 2017, la PC a recensé 4 425 500 estivants, un chiffre qui a régressé de moitié cette année pour descendre à 2 268 000 baigneurs durant le même mois de juillet. D'après les précisions de la Protection civile, ce nombre pourrait reprendre, puisque les mêmes services ont noté une légère reprise de l'affluence la dernière semaine du mois de juillet. En attendant de voir ce que sera le comportement des chiffres pour ce mois d'août, il faut savoir que parmi les facteurs rédhibitoires qui peuvent expliquer ce reflux de fréquentation des plages, il y a l'anarchie, qui fait le lit de l'insécurité. Elle est essentiellement l'œuvre des nouveaux maîtres des lieux, que sont les parkingueurs et la mafia des parasols et des tables, qui règnent sur ces espaces de détente. Ils imposent leur diktat en exigeant des prix exagérés pour un «service» que le citoyen règle sous peine d'être passé à tabac et envoyé à l'hôpital. C'est ce qui est arrivé, pour rappel, à un estivant venu de Oued Souf, agressé sur une plage de Lota, et qui est actuellement au service de réanimation de l'hôpital Khellil Amrane. Ces nouveaux «gardiens» des plages évoluent dans l'impunité la plus totale et il est difficile de les déloger. Ils sont certes désavoués par la population locale, notamment depuis la récente agression de Lota, mais les services de sécurité trouvent toujours des difficultés à éradiquer ces pratiques qu'on peut qualifier sans ambages de racket.