Plusieurs cas de fraudes dans l'utilisation de la carte Chifa ont été enregistrés par la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS). Dans un entretien accordé à l'APS, le directeur général de cet organisme, Hassen Tidjani Haddam, a déclaré que plus de 90 000 cartes Chifa ont été bloquées pour fraude, qualifiant ce chiffre d'«insignifiant» par rapport aux cartes délivrées et au nombre global de bénéficiaires du système de sécurité sociale, estimé à près de 39 millions d'assurés sociaux et ayants droit. Il s'agit, précise-t-il, de cartes bloquées à l'accès aux médicaments, suite aux «fraudes avérées», ajoutant qu'un travail de sensibilisation est effectué en direction des assurés sociaux et des ayants droit sur la «bonne utilisation» de cette carte. Le directeur général a précisé que la CNAS a mis en place un programme adapté à l'évolution technologique et à la modernisation des mécanismes de gestion, à travers l'introduction de la carte Chifa, qui constitue une réalisation «stratégique» sur la voie de l'amélioration de l'accessibilité aux soins. Il a relevé que près de 14 millions de cartes Chifa ont été remises à leurs titulaires. Des dispositions ont été prises pour une meilleure prestation de services, notamment la mise en place d'un «guichet unique» au niveau de toutes les structures, afin de garantir aux bénéficiaires de la couverture sociale l'accès à l'information et à la prise en charge de leurs demandes de prestation. Le développement d'une solution technique de contrôle «on line» entre le pharmacien conventionné et le contrôle médical, la dispense de production des documents d'état civil pour le bénéfice des prestations et le contrôle médical à distance pour les zones enclavées et isolées du Sud, figurent également parmi les mesures de modernisation. Contrôle des arrêts maladie Un projet de mise en place d'une fiche médicale informatisée est en cours d'élaboration par la CNAS pour une meilleure prise en charge des assurés sociaux en termes de prestations, a indiqué son directeur général. Cette fiche médicale informatisée permettra une «meilleure visibilité», notamment en matière de consommation de médicaments et d'autres prestations et, par conséquent, «une meilleure maîtrise des dépenses», a-t-il précisé. M. Haddam a rappelé les dispositifs de contrôle médical et administratif entrepris par la CNAS, affirmant que le contrôle sera intensifié, automatisé et ciblant certaines professions «pourvoyeuses d'arrêts de travail» pour lutter contre les éventuels abus. Dans ce contexte, il a relevé qu'au titre du contrôle des arrêts de travail, les agents de la CNAS ont visité 90 234 assurés sociaux durant le 1er semestre 2018, dont 8,81% ont été sanctionnés contre 195 268 assurés visités, dont 9,43% sanctionnés durant la même période de l'année 2017. Il s'agit, a-t-il expliqué, d'un contrôle administratif qui consiste à vérifier si l'assuré social, en arrêt de travail, respecte les obligations qui lui sont imposées par la législation et la réglementation en vigueur, et ce, à travers des visites à domicile. En matière de remboursement des médicaments, il a fait savoir que la Caisse a traité 32,7 millions d'ordonnances au cours du 1er semestre 2018 contre 64,7 millions durant la même période de 2017.