Bientôt la soixantaine, le papa de Lyna et Nadi, qui a mis sur le marché son premier CD consacré à la nouba Dil depuis le mois d'avril 2017, a du mal à trouver un espace pour présenter son produit musical aux mélomanes, notamment dans sa ville natale, Alger. «Vous ne connaissez pas des disquaires sérieux qui s'intéressent à la musique andalouse dans la wilaya de Tipasa, afin que je puisse introduire mon CD ?», nous demande-t-il. Ce professeur de musique andalouse depuis 2004 fait partie de l'orchestre régional d'Alger dirigé par Cheikh Zerrouk Mokdad. Il est également membre de l'association musicale El-Fekhardjia. Il avait été encadré durant son parcours musical par des maîtres de la musique andalouse, dont Sid Ahmed Serri, Abdelaziz Babaya et M'hamed Benchaouch, pour ne citer que les défunts chouyoukh. Le mixage de son 2e CD est en cours. A l'aide de son alto, l'artiste Bouchaoui M'hamed était assisté par ses amis musiciens, en l'occurrence Hammad Karim (mandole), Guermi Halim (Ney), Mekhyouba Seddik (kouitra), Hakem djamel (mandoline), Haouadj Mourad (derbouka et tar), Laïb Mouloud (kanoun), Silhat Nour-Eddine (luth) et Mehdi Fethi (piano) pour produire son 1er CD d'une durée de 80 minutes. Le produit musical proposé par notre interlocuteur s'articule sur un inkilab mouwwal, un istikhbar, un m'ssadar dil, un b'tayhi dil, un istikhbar mouwwal, un dardj dil,un insiraf dil, un dlidla mouwwal, un 2e insiraf dil, un khlass dil pour se terminer par un quadria mouwwal. Avec sa voix veloutée, Bouchaoui M'hamed, adepte de la musique «sanaâ» interprète son répertoire au rythme purement andalou. Sa voix jaillit au milieu des airs musicaux des instruments de musique. Il affiche sa volonté de perpétuer ce patrimoine musical andalou créé par les anciens maîtres. «Je contribue modestement dans sa survie, nous dit-il, j'enseigne la musique andalouse aux jeunes et j'ai décidé de produire des CD à ma charge», ajoute-t-il. Cet astre lumineux, qui s'est mis sur l'orbite andalou souhaite que son aventure soit encouragée. «Sachez que je ne vis pas de la musique, mais mon amour trop fort pour cet art musical universel m'a incité à investir dans la réalisation du CD tout en prenant des risques, j'espère réussir, conclut-il. Après avoir franchi difficilement le parcours de l'enregistrement, Bouchaoui M'hamed s'apprête à entamer l'autre chemin jonché d'entraves, qui consiste d'abord à se faire connaître et à se faire accepter, et ensuite à lui ouvrir les portes des salles de spectacles, afin qu'il puisse se produire en solo avec son orchestre, afin que son vœu soit exaucé.