Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Saïd Bouhadja, ne cède pas à la forte pression de ses frères ennemis du FLN. Il résiste à la campagne visant à le pousser à quitter son poste avant le début de la semaine. «Tout est normal. Je ne peux rien dire de plus», déclarait-il, hier, en réponse à notre question concernant les informations annonçant sa démission de son poste de président de l'APN. Relancé à plusieurs reprises sur ce sujet, Saïd Bouhadja refuse même d'évoquer le mot démission : «Je ne peux rien vous dire pour le moment.» Le premier responsable de la Chambre basse du Parlement ne donne nullement l'impression d'être affecté par la forte pression de ses adversaires, qui mènent une campagne médiatique féroce pour l'amener à jeter l'éponge. Au contraire, il préfère se concentrer sur son agenda et réussir la tenue d'une «journée parlementaire sur la réconciliation nationale et son impact sur le plan interne et au niveau international», devant être organisée mardi ou mercredi prochains. «C'est la meilleure manière de rendre un vibrant hommage au chef de l'Etat et son œuvre gigantesque de la réconciliation nationale. C'est grâce à cette œuvre que l'Algérie a retrouvé sa stabilité qui lui permet, aujourd'hui, de s'engager désormais sur la voie du développement social et économique pour sortir le pays de sa dépendance aux hydrocarbures», affirme-t-il. A-t-il reçu des assurances de la présidence de la République ? Saïd Bouhadja, faut-il le rappeler, est connu pour sa discipline, surtout lorsqu'il a été chargé de la communication au FLN. L'homme ne prend jamais de position et de décision qui fâchent. Il ne peut donc pas s'accrocher à son poste de président de l'Assemblée contre l'avis de la présidence de la République, qui l'avait choisi il y a deux ans. Depuis mercredi dernier, rappelons-le, des députés FLN et le secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbès, manœuvrent pour le pousser à la porte. Ils ont mené une campagne médiatique féroce contre lui. Ils ont même annoncé la constitution d'un front des députés de la majorité (FLN, RND, TAJ, MPA et indépendants) pour le destituer. Vendredi dernier, Saïd Bouhadja a été contraint de réagir à de folles rumeurs annonçant sa démission. «Je n'ai pas compris pourquoi on parle au sein d'un groupe de ma démission. La démission obéit à des procédures légales, pas à des procédures illégales, sans aucun rapport avec les lois de la République», déclare-t-il, en assurant qu'il était prêt à quitter son poste si la procédure de sa destitution respectait la loi. En marge de la célébration du 13e anniversaire de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a invité Bouhadja à «présenter» sa démission de la présidence de l'Assemblée et éviter ainsi une «situation de blocage de l'APN», a rapporté l'APS. Ould Abbès a affirmé avoir réussi à collecter plus de 300 signatures de députés, toutes tendances politiques confondues.