Les dernières intempéries n'ont pas été sans conséquences sur le monde agricole. Après la catastrophe, place au bilan et à l'opération d'indemnisation. Cependant, cette situation semble difficile à prendre en charge en l'absence d'une culture d'assurance chez les exploitants. Certes, ce segment d'assurance a connu une évolution positive ces dernières années, mais l'engouement pour ce produit reste faible. D'où la nécessité de multiplier les campagnes de sensibilisation, selon Cherif Benhabilès, directeur général de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA). A ce niveau, l'heure est au traitement des dossiers et à l'indemnisation. Une opération qui a coûté jusque-là à la caisse 13 milliards de centimes au profit de 102 assurés, en attendant le bilan définitif. Le chiffre s'annonce en augmentation, puisque le travail autour de ce dossier se poursuit à travers les différentes caisses régionales de la CNMA qui a débloqué, depuis le début de l'année en cours, 320 milliards de centimes pour indemniser les exploitants et éleveurs qui ont eu à subir les aléas du climat et d'autres sinistres. En 2017, ce chiffre était de 700 milliards de centimes, selon le directeur général de la caisse. «Ceux qui ne sont pas assurés ne seront pas indemnisés. On ne peut pas continuer à compter sur les aides de l'Etat. Le travail est à la sensibilisation et à la prévention», nous dit M. Benhabilès en marge de la signature d'une convention portant sur l'assistance médicale à domicile des assurés de la CNMA. «Il faut aller vers un dispositif des calamités agricoles», plaide-t-il encore. Un appel qui revient à chaque fois qu'une catastrophe agricole survient avec son lot de pertes. Pour M. Benhabilès, il s'agit en effet de sortir du système des subventions en adoptant une démarche économique, de manière à sécuriser l'investissement agricole. Or, ce dispositif tarde à voir le jour, au même titre que la réforme du système d'assurance agricole et l'intégration du risque climatique. Pourtant, le projet en question a été élaboré par un comité d'orientation au sein du Conseil national des assurances (CNA) et finalisé en 2010. Il attend le feu vert du gouvernement. Ce retard n'a fait qu'induire le recours à l'intervention de l'Etat via le régime des catastrophes naturelles, notamment le Fonds de garantie contre les calamités agricoles (FGCA).