Le premier Salon international de la porte, fenêtre et façade, qui s'est tenu du 24 au 27 octobre 2018 au Centre international des conférences (CCI) d'Alger, s'est achevé sur un sentiment de satisfaction quasi général, perceptible aussi bien chez les organisateurs de l'événement que chez les exposants qui nous ont affirmé avoir reçu dans leurs stands un large public de professionnels de la filière et de nombreux hommes d'affaires en quête de parteneuriats multiformes. Trente-cinq exposants, parmi lesquels neuf industriels étrangers, ont pris part à cet important Salon consacré à l'industrie des portes, fenêtres et façades en PVC et aluminium. De grosses pointures de la «fenêtrerie» industrielle, parmi lesquelles, on peut citer la SARL Takacer, le groupe des sociétés Hasnaoui, le groupe Chiali pour ce qui est des sociétés algériennes et Nice (Italie), et Ozegenc (Turquie), pour les entreprises étrangères y étaient présentes. Pratiquement inexistante avant l'ouverture économique des années 90, l'industrie des fenêtres et portes en PVC et aluminium a connu un véritable boom à l'aune des grands programmes publics de logements (AADL, LPP, OPGI et promoteurs immobiliers privés), de la percée de l'écologie et de la tendance des auto-constructeurs à améliorer la qualité de leurs logements en recourant à ces articles de menuiserie usinés qui, outre leur aspect esthétique avantageux, permettent de réaliser d'importantes économies d'énergie et d'augmenter le confort acoustique et thermique de leur habitat. Le produit PVC a beaucoup contribué à l'essor de cette industrie en offrant un rapport qualité-prix supérieur aux autres matières (bois, aluminium). L'engouement pour les menuiseries du bâtiment à base de PVC était tel qu'il a vite suscité l'engouement des investisseurs locaux et étrangers, dont le nombre avoisine aujourd'hui la cinquantaine, auxquels il faut ajouter une dizaine d'opérateurs non résidents qui se sont lancés, seuls ou en partenariat, dans la production de portes et fenêtres en PVC et, dans une moindre mesure, dans l'industrie des profilés d'aluminium. L'Etat a, de son côté, beaucoup contribué au soutien de cette filière qui avait permis de réduire les délais de construction de logements, d'améliorer la qualité du bâti et de faire des économies d'énergie. Les portes et fenêtres en PVC permettent en effet d'économiser jusqu'à 35% des déperditions de chaleur et de froid et tout l'enjeu de cette menuiserie moderne consiste précisément à mettre fin à ces passoires énergétiques qui coûtent cher aux occupants de logements et à l'Etat qui subventionne les prix du gaz et de l'électricité. Pour ce faire, le gouvernement a été jusqu'à suspendre les importations des produits en PVC finis (portes et fenêtres prêtes à l'emploi). Pour ce qui est de l'aluminium, une taxe additionnelle de 120% a également été instaurée dans ce même objectif de protéger la production nationale. Une mesure qui risque malheureusement de rendre les produits en aluminium haut de gamme trop coûteux et inadaptés au pouvoir d'achat des constructeurs algériens. Des entreprises de la filière aluminium auraient, nous informe-t-on, déjà commencé à perdre des marchés. Avec une capacité de production annuelle d'environ 2 millions de portes et fenêtres en PVC, l'Algérie est en mesure de satisfaire la demande nationale telle qu' exprimée. L'autosuffisance étant aujourd'hui acquise, l'enjeu des prochaines années serait d'exporter une partie de cette production, nous affirme l'organisateur du Salon international des fenêtres, façades et portes (Siffp), Abdennour Noui Mehidi, qui déplore toutefois l'absence d'un organisme de certification de qualité. Sans ce document qui atteste de la qualité irréprochable des produits à exporter, écouler des portes et fenêtres en PVC de fabrication algérienne relève tout simplement de l'impossible, d'où la nécessité de créer cet organisme de normalisation au plus tôt.