Né en 1921 dans la capitale anglaise, il devient avocat après des études à Oxford. En 1950, il fonde Justice, une association internationale d'avocats qui souhaitent faire respecter les règles élémentaires du droit dans le monde entier. Choqué par la condamnation à la prison de jeunes Portugais ayant trinqué à la liberté dans un café de Lisbonne, il lance en mai 1961, dans The Observer, un «appel à l'amnistie» qui aura un retentissement énorme. Il a 40 ans et Amnesty International est née. De nombreux intellectuels, journalistes, politiciens se joignent à sa démarche pour réclamer la libération des prisonniers. En appliquant la méthode qui prévaudra toujours par la suite : abreuver les gouvernements de protestations tout en écrivant des courriers de soutien aux détenus eux-mêmes. Le terme «prisonnier d'opinion» devient courant et le logo, une bougie entourée d'un fil barbelé, fait le tour du monde. «La bougie ne brûle pas pour nous, mais pour tous ceux que nous n'avons pas réussi à sauver de la prison, ceux qui ont été abattus, torturés, kidnappés, qui ont "disparu"…», expliquait Peter Benenson. Amnesty International, dont l'action a été récompensée en 1977 par un prix Nobel de la paix, compte aujourd'hui 1,8 million de membres. C'est la plus importante organisation indépendante de défense des droits de l'Homme. «Au cours de sa vie, Peter Benenson a illustré avec courage son engagement visionnaire contre l'injustice à travers le monde», a déclaré samedi Irene Khan, la secrétaire générale de l'organisation, dans un communiqué. «En 1961, sa vision a donné naissance à l'activisme en faveur des droits de l'homme. En 2005, il laisse derrière lui un mouvement mondial en faveur des droits de l'homme qui ne mourra jamais.»