Leter Benenson, le fondateur d'Amnesty International, est décédé vendredi soir dernier à l'âge de 83 ans, dans un hôpital d'Oxford (ouest de Londres). Né en 1921 dans la capitale anglaise, il devient avocat après des études à Oxford. En 1950, il fonde Justice, une association internationale d'avocats qui souhaitent faire respecter les règles élémentaires du droit dans le monde entier. Choqué par la condamnation à la prison de jeunes Portugais ayant trinqué à la liberté dans un café de Lisbonne, il lance en mai 1961, dans The Observer, un « appel à l'amnistie » qui aura un retentissement énorme. Il a 40 ans et Amnesty International est née. De nombreux intellectuels, journalistes, politiciens se joignent à sa démarche pour réclamer la libération des prisonniers. En appliquant la méthode qui prévaudra toujours par la suite : abreuver les gouvernements de protestations tout en écrivant des courriers de soutien aux détenus eux-mêmes. Le terme « prisonnier d'opinion » devient courant et le logo, une bougie entourée d'un fil barbelé, fait le tour du monde. « La bougie ne brûle pas pour nous, mais pour tous ceux que nous n'avons pas réussi à sauver de la prison, ceux qui ont été abattus, torturés, kidnappés, qui ont “disparu”... », expliquait Peter Benenson. Amnesty International, dont l'action a été récompensée en 1977 par un prix Nobel de la paix, compte aujourd'hui 1,8 million de membres. C'est la plus importante organisation indépendante de défense des droits de l'Homme. « Au cours de sa vie, Peter Benenson a illustré avec courage son engagement visionnaire contre l'injustice à travers le monde », a déclaré samedi Irene Khan, la secrétaire générale de l'organisation, dans un communiqué. « En 1961, sa vision a donné naissance à l'activisme en faveur des droits de l'homme. En 2005, il laisse derrière lui un mouvement mondial en faveur des droits de l'homme qui ne mourra jamais. »