De l'aéroport Mohamed Khider de Biskra où son avion a atterri hier, vers 10h, le Président s'est directement rendu à Sidi Okba (à 20 km au sud-est du chef-lieu de wilaya) pour inaugurer le complexe islamique ayant coûté la bagatelle de 600 millions de dinars. Il a visité une exploitation agricole qui compte 1300 palmiers, 600 arbres fruitiers et un élevage de vaches laitières, avant de se diriger vers Biskra pour prendre un bain de foule sur la principale artère de la ville où s'était massée une foule importante. Après avoir inauguré plus de 6000 places pédagogiques des instituts d'architecture, de la faculté des sciences économiques et des lettres, Bouteflika s'est rendu au complexe sportif et culturel de l'université Mohamed Khider. Biskra. De notre correspondant Dans la salle omnisports, le chef de l'Etat a présidé la Conférence nationale sur le renouveau de l'économie agricole, où il a prononcé un important discours à l'adresse des fellahs et éleveurs et, à travers eux, l'Algérie profonde qui ne l'a jamais déçu et dont il escompte les voix. Il a déclaré sans sourciller : « Avant 1999, sur nos terres abandonnées, sur toutes nos terres ne poussaient que les figuiers de Barbarie. » En tribun confirmé, il a martelé : « Vous avez revivifié notre terre, vous avez redonné la vie au secteur agricole ! » Sous un tonnerre d'applaudissements et devant une salle debout, il a précisé : « C'est la raison pour laquelle l'Etat reconnaissant a décidé d'effacer vos dettes, toutes vos dettes et celles des éleveurs, qui s'élèvent à 41 milliards de dinars », rappelant que ce n'est pas la première fois que cela arrive. « Je vous ai déjà effacé 14 milliards de dinars, cette fois-ci j'ai inversé les chiffres seulement », a-t-il déclaré. Le président Bouteflika a par ailleurs saisi cette occasion pour appeler les agriculteurs à consentir davantage d'efforts pour développer le secteur et assurer la sécurité alimentaire du pays. Le chef de l'Etat a indiqué qu'en 2003, la facture des importations de l'Algérie était de 3 milliards de dollars contre 8 milliards de dollars en 2008, d'où, a-t-il dit, il y a lieu de consentir plus d'efforts pour assurer la sécurité alimentaire du pays. Il a renouvelé la « disponibilité » de l'Etat à « aider financièrement » les agriculteurs dans divers domaines, réaffirmant que l'Etat algérien financera les projets agricoles dans les Hauts-Plateaux et dans le Sud. Le chef de l'Etat a aussi relevé que la production nationale doit couvrir les besoins du pays en produits agricoles, invitant les agriculteurs à « revigorer » la terre. Toutefois, il a déploré que des produits algériens, comme la datte, notamment deglet nour, soient exportés et commercialisés par des pays voisins vers l'Europe et la Californie. Le Président a signifié aux agriculteurs qu'ils peuvent exporter la datte vers les pays voisins dans le cadre des échanges maghrébins, mais qu'il est inadmissible, a-t-il dit, que ce produit soit vendu à l'étranger comme un produit tunisien ou marocain. A noter que le nouveau siège du Centre de recherches scientifiques et techniques des régions arides (CRSTRA), dont la réalisation a coûté plus de 190 millions de dinars et que vient d'inaugurer le chef de l'Etat à l'occasion de cette visite, portera désormais le nom de feu Omar El Bernaoui, le grand poète qui était un ami du Président.