En marge d'une journée d'information, tenue la semaine dernière et consacrée à la zone arabe de libre échange (ZALE), des agriculteurs, dont de nombreux producteurs de dattes, des artisans de la CAM, des représentants syndicaux du secteur agricole et des opérateurs économiques affiliés à la CCI de Biskra, ont uni leurs voix pour mettre en avant les dysfonctionnements et les problèmes induits par l'absence d'un marché de gros des fruits et légumes et d'un autre consacré uniquement à la datte, et « qui soient à la hauteur des ambitions de la wilaya de Biskra en matière de production agricole ». Les participants étayent leurs dires par le fait que Biskra, desservant une trentaine d'autres wilayas en denrées agricoles, est devenue une plaque tournante du commerce des fruits et légumes et que son marché de gros, situé à Feliache, n'a plus les capacités de recevoir les tonnes de produits de la wilaya, auxquelles s'ajoutent celles d'El Oued et de Ouargla. Avec un nombre de palmiers plantés allant crescendo et un patrimoine phoenicicole global de quelque 4,5 millions de palmiers (2,5 millions actuellement productifs ont donné environ 1 800 000 q de dattes en 2008, tandis que le 1,5 million de palmiers en pleine croissance le seront d'ici 3 ou 4 ans), le besoin d'infrastructures de stockage et d'un point de vente et d'achat de dimension nationale se fait déjà ressentir, d'où la nécessité de réaliser deux marchés de gros à Biskra : l'un pour les fruits et légumes et l'autre dédié uniquement aux dattes. Pour le moment, les transactions commerciales, le contrôle et la pesée de la marchandise se font, en ce qui concerne la datte, sur un terrain vague ouvert aux quatre vents, situé à la frontière des communes de Biskra et d'El Hadjeb et « ne répondant à aucune norme d'hygiène et de sécurité », selon les mots d'un intervenant.