Dix familles habitent le bloc d'un immeuble vétuste qui risque de s'effondrer sans crier gare, au 2, rue Mahhan (débouchant sur la rue de Bab El Oued), à la Basse Casbah. Cet immeuble datant de l'époque coloniale dépend de la Régie foncière de la wilaya d'Alger. Il a déjà été déclaré « à détruire » vu son état de dégradation avancé, nous indiquent les habitants de la bâtisse. Au fil des années et sous l'effet des intempéries et des tremblements de terre qui se sont succédé, l'immeuble s'est fortement détérioré qui - vu de l'extérieur - ne semble nullement altéré. C'est à l'intérieur que l'on constate l'ampleur des dégâts. Le décor est digne d'un film d'épouvante. L'escalier en bois menant aux différents étages est sérieusement détérioré. L'éclairage est inexistant et la rampe d'escaliers est en très grande partie détruite. « L'an dernier, une fillette de 4 ans a fait une chute. Elle s'en est tirée miraculeusement avec des contusions et de multiples fractures », nous raconte un jeune locataire. La bâtisse, qui croule de partout, est ouverte à tous les vents. Pour accéder à leur habitation, les locataires des appartements du premier étage sont obligés de se livrer à toute une gymnastique périlleuse au risque de se retrouver au rez-de-chaussée. Et pour cause, le plancher de l'appartement mitoyen au leur a cédé dans son intégralité. Une fois à l'intérieur, le constat est peu reluisant. Les planchers sont en grande partie défoncés. Les murs sont fissurés et parcourus de profondes lézardes. Les plafonds sont altérés et comportent des trous béants. « Bien que notre immeuble soit délabré et déclaré par les services techniques irrécupérable, il fait l'objet d'incessants travaux de rénovation qui traînent », affirment les locataires, qui se disent impuissants devant les nombreux entrepreneurs qui défilent sur place. « Ils prennent en main le chantier, puis finissent par l'abandonner durant des semaines en attendant que d'autres prennent la relève. » Les habitants du 2, rue Mahhan, sont exaspérés au plus haut point et s'inquiètent de leur devenir. Ils interpellent les responsables concernés pour se pencher sur leur situation sans plus tarder.