Après avoir observé un sit-in devant le siège de la municipalité et accroché à son fronton une banderole dénonçant l'exclusion, les protestataires ont remis aux autorités locales une plate-forme de revendications dans laquelle ils réclament, entre autres, un réseau d'assainissement, le bitumage des routes, l'évacuation des eaux pluviales, et des ouvrages pour prévenir des glissements de terrain. Le premier magistrat de la commune, qui a regretté que ces travaux n'aient pas été réalisés en 1984, soit avant la distribution des lots de terrains, s'est engagé devant les manifestants, qu'il a reçus dans la salle de délibérations, à prendre en charge leurs doléances. Le cas particulier des 187 bénéficiaires de parcelles de terrain au niveau du lotissement Sidi Ali 4 est encore plus scandaleux. Neuf ans après avoir honoré en totalité leur payement, aucun acte de propriété ne leur a été délivré à ce jour. Leur rêve de bâtir une maison en bénéficiant de l'aide financière octroyée par la Caisse nationale du logement (CNL) aura viré au cauchemar. Ceux qui n'avaient pas de toit sous lequel s'abriter ont été contraints de construire illicitement sur un terrain vague sans commodité aucune, en prenant le risque de voir le précaire durer. «Nous souffrons le martyre à cause des inondations lors des intempéries et des accès boueux que cela engendre. Que dire des citernes coûteuses qu'il faut louer, faute d'AEP ?…», déplore Tensaouti Abdelkader, président du comité de quartier. Cette histoire surprenante, prenant des allures d'une véritable arnaque «devrait connaître son épilogue avec l'arbitrage de l'agence foncière de wilaya nouvellement créée», estime le premier vice-président de l'APC d'Akbou. Jusqu'ici, l'agence foncière communale (AFAK) et l'agence foncière intercommunale (AFICS) se sont renvoyées la balle quant au règlement juridique du lotissement jusqu'à leur dissolution, faisant durer le supplice des citoyens concernés.