Dans la plupart des communes de la wilaya de Guelma (environ une trentaine) l'AEP laisse à désirer ; dans d'autres, c'est carrément la sécheresse, la grande soif. Du rapport établi par la commission de l'économie et des finances de l'APW, lequel a été débattu lors de la 4e session 2004 tenue les 17 et 18 janvier 2005, il ressort que sur les 34 communes de la wilaya, seules 4 sont alimentées à partir du barrage de Bouhamdane : Guelma, Hammam Debagh, Roknia, Medjez Amar et une partie de Bendjerrah. Malgré la capacité du barrage de Bouhamdane (220 000 m3), qui pourrait être exploitée d'une façon optimale, le reste des habitants de la wilaya sont approvisionnés à partir des nappes souterraines. Déjà les 4 communes précédemment citées, eu égard aux branchements illicites et aux fuites dans les canalisations, ne sont pas aussi « arrosées » que pourrait laisser croire la logique d'être raccordé à un si grand barrage presque toujours bien rempli. Certains disent que l'heureux habitant de ces communes reçoit 160 l par jour ; d'autres ne parlent que de 80 l. Des projets réalisés pour rien. Depuis longtemps, certaines communes vivent quotidiennement le calvaire du manque d'eau. A Hammam N'bails et ses agglomérations, il arrive que les habitants ne voient pas la « couleur » de ce liquide vital durant cinq jours, et ce, en hiver, s'il vous plaît ! En été, on parle de 10 jours ! La population est approvisionnée à partir d'un forage situé dans la commune voisine de Dahouara. Récemment réalisé, ce forage qui au début avait un débit de 40 l/s, ne laisse couler actuellement que 15 l/s. Un projet qui a coûté beaucoup d'argent et dont l'eau laisse déjà un goût amer quand on évoque d'autres projets du même genre ! Dans la commune de Medjez Sfa, la situation frise le ridicule. Au village, on en est encore au Moyen-Âge, les habitants font les porteurs d'eau, s'approvisionnant à la fontaine publique, et durant l'été, les citernes viennent à la rescousse. Selon le rapport de la commission, 9 milliards de centimes ont été consommés pour l'adduction de l'eau à partir du barrage de Aïn Dalia (Souk Ahras), en vain. Les inondations de 2003 avaient détruit la canalisation, et depuis il n'y a plus d'eau. A ce propos, les habitants ont manifesté leur colère à plusieurs reprises. La volonté de régler définitivement le problème a jusque-là toujours manqué. On préconise de réparer la canalisation, au lieu d'improviser, de se lancer par exemple dans le forage de cinq puits ! Les habitants de Bordj Sabath ne sont pas, eux aussi, bien lotis, puisque l'eau pompée à partir du système de Aïn Arko (Tamlouka), se perd dans les canalisations et n'arrive pas aux robinets des ménages. Même la fontaine publique du village tarit par moments. A quelque 5 km de Guelma, Bendjerrah, chef-lieu de commune, vit la même sécheresse. L'on se demande pourquoi le forage qui a été réalisé en 1992 n'est pas exploité. Bien qu'étant des régions aquifères, d'autres communes ont plus ou moins des problèmes en matière d'AEP : Oued Zenati, Oued Fragha...