Les dispositions mises en oeuvre par les pouvoirs publics, il y a de cela quelques mois, pour réguler le marché et mettre fin à la spéculation qui entoure la vente du ciment n'ont finalement eu que peu d'effet. Ainsi, la hausse soutenue que connaissent actuellement les prix des matériaux de construction en général et le ciment en particulier constituent, de nouveau, un sérieux obstacle pour la réalisation des différents programmes de construction de logements dans la wilaya de Constantine. En effet, la tension sur le ciment est au plus haut dans une wilaya où un grand nombre de chantiers est en cours, d'où la montée au créneau des promoteurs immobiliers qui n'ont eu de cesse de demander la révision du prix du mètre carré habitable en fonction des fluctuations des coûts des matériaux de construction. Et pour cause, en l'espace de quelques semaines, le prix du détail du sac de ciment de 50 kg est passé de 430 DA à 580 DA, alors qu'il est cédé au prix d'usine à 230 DA. Celui du gros varie, selon les fournisseurs, entre 530 et 550 DA. Certains revendeurs affirment d'autre part qu'ils ne peuvent s'approvisionner auprès de l'ERCE malgré le fait qu'ils disposent de registres de commerce en bonne et due forme et sont ainsi obligés d'acheter le ciment en deuxième main. D'autres achètent les bons d'enlèvement qui se négocient à 50 000 DA l'unité pour un chargement de 10 tonnes. Une frénésie du marché qui serait due, selon les revendeurs, à des perturbations dans l'approvisionnement. La production de l'usine de Hamma Bouziane qui approvisionne toute la région connaît de sérieuses perturbations depuis quelques semaines causées essentiellement par des pannes techniques ou des travaux de maintenance, généralement entrepris par le groupe ERCE en cette période de l'année.