Cette rencontre, prévue de s'étaler sur deux jours, se déroulera dans le cadre du forum des 5+5 (5 pays européens de la Méditerranée + 5 pays du Maghreb). Les pays membres de ce forum mettront à profit leur rendez-vous pour «approfondir» le dialogue autour de questions liées notamment à la gestion concertée des flux migratoires, à l'intégration des migrants dans les sociétés d'accueil et aux avantages économiques de la migration pour les pays d'origine. L'Algérie participera à cette 5e conférence ministérielle du dialogue des 5+5 sur la migration en Méditerranée occidentale avec une délégation qui sera conduite par Abdelkader Messahel, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires maghrébines et africaines. La conférence d'Algésiras se tient, a mentionné le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public hier, dans un contexte international caractérisé par «une prise de conscience, de plus en plus affirmée par la communauté internationale, de la nécessité de traiter les problèmes de la migration dans le cadre d'une approche globale, basée principalement sur le développement». Une approche, souligne-t-on, «constamment défendue» par l'Algérie. Il est à rappeler, à ce propos, que le gouvernement algérien a beaucoup pesé, lors de la conférence Afrique-UE, qui s'est déroulée à Tripoli les 22 et 23 novembre, pour faire en sorte à ce que la gestion du dossier des flux migratoires n'obéisse plus à la logique du tout sécuritaire. La conférence d'Algésiras intervient également, soutient-on, dans un contexte régional marqué par la «recrudescence des flux migratoires irréguliers engendrant des drames humains», interpellant la communauté internationale et les pays de la Méditerranée occidentale en particulier, afin de dégager des «actions concrètes» dans le cadre d'une «démarche concertée». L'Algérie, précise le ministère des Affaires étrangères, qui est à la fois pays d'origine, de transit et de destination de flux migratoires, est concernée au même titre que les autres pays de la région par la lutte contre l'immigration clandestine. Il mène sur le terrain, en dépit des moyens limités des services compétents, une action préventive efficace qui se traduit par l'interpellation de milliers de migrants irréguliers originaires d'une cinquantaine de pays, notamment subsahariens qui, dans leur majorité, aspirent à atteindre la rive nord de la Méditerranée. Les autorités algériennes disent, cependant, rester «conscientes» des limites de l'approche sécuritaire pour traiter durablement ce phénomène, d'où la nécessité, insiste-t-on, d'«explorer de nouvelles pistes favorisant le développement authentique des régions à fort potentiel migratoire». Pour ce faire, l'Algérie préconise la mise en place d'un partenariat «mutuellement bénéfique, privilégiant l'investissement productif, créateur d'emplois pour les jeunes». M. Messahel interviendra au cours de cette conférence pour, indique-t-on, rappeler justement «l'urgence de traiter les questions migratoires dans le cadre d'une approche globale, équilibrée et intégrée, prenant en considération, tout à la fois, le lien entre migration et développement». Il aura également à traiter des thèmes liés, entre autres, à la promotion des droits des migrants, légalement établis dans les pays d'accueil, au phénomène de la fuite des cerveaux et à la libre circulation des personnes par la facilitation de procédures de délivrance de visa pour promouvoir les échanges humains. La conférence d'Algésiras des 5+5 intervient après celles organisées consécutivement à Tunis en 2002, à Rabat en 2003, à Alger en 2004 et à Paris en 2005.