Les criquets pèlerins sont de retour, sommes-nous tentés de dire. Avant-hier, des essaims ont refait leur apparition dans le village de Bekhata, à Maghnia et dans la localité de Sebra. Une invasion qui a suscité l'inquiétude au sein de la population, particulièrement les agriculteurs qui craignent pour leurs cultures. « C'était impressionnant, le ciel est subitement devenu noir. Franchement, nous avons eu peur. Nous avons toujours peur... », témoignent les autochtones. Ce « raid » acridien survient quelques mois après celui qui a ravagé des milliers d'hectares à Aricha et Sebdou. Les fellahs demeurent inquiets Il avait fallu, alors, une lutte intense pour venir à bout de ces envahisseurs. Mais ce n'était que partie remise, comme l'explique un responsable des services agricoles. « Nous sommes loin de l'invasion de l'automne passé où l'on avait enregistré des pertes considérables. Les spécialistes ont prédit cette réapparition d'aujourd'hui, mais nous ne pensons pas que le phénomène sera de la taille de la fois précédente, néanmoins nous restons vigilants et mobilisés », précise-t-il. Selon des témoins, ces criquets sont arrivés de la commune de Béni Boussaïd, sur la bande frontalière ouest, d'abord graduellement, ensuite massivement. « Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ces acridiens ne proviennent pas de l'Est marocain, mais de la région steppique de la wilaya (Aricha, Sidi Djillali), en suivant la bande frontalière, c'est-à-dire à proximité de Zouïa. Ils ont suivi un couloir qui a abouti à Bekhata, puis Sebra, deux agglomérations limitrophes », disent-ils. Et même si les pouvoirs publics donnent l'impression d'être rassurants, les éleveurs et les fellahs demeurent toujours inquiets...