Leurs négociations avec la Cnep quant aux voies et moyens d'acquérir les logements indûment occupés n'ont pas abouti au compromis souhaité. Outre le rapport qualité/prix des appartements longuement discutés par les squatteurs eu égard aux dommages qu'ils ont subis lors des événements de Kabylie, la difficulté de la plupart d'entre eux (les chômeurs en l'occurrence) à souscrire à la demande de crédits hypothécaires, faute de justificatifs de revenus et d'attestation de domiciliation de salaire dans un compte Cnep, reste le principal obstacle les empêchant de postuler au toit sous lequel ils habitent. «L'engagement notarié que nous avions proposé à la Cnep comme solution palliative a été jugé irrecevable», nous fera remarquer Madjid Salhi, président du comité de cité. L'organisme financier se devait de se conformer aux lois régissant la cession de ces logements qui, il faut le souligner, avaient le statut social avant qu'ils ne soient transférés au promotionnel. La situation n'a pas évolué donc d'un iota même si, selon les informations que nous avions pu recueillir auprès de la Cnep, les squatteurs ont la possibilité de ficeler leurs dossiers avec un codébiteur et l'aide de la CNL. Les familles qui se sont ruées en 2001 vers cette cité, appelée depuis «cité Zedma», auraient bien pu se contenter de cette situation d'intrus tranquilles puisque personne n'a cherché après eux mais «la nécessité d'engager des travaux de réfection à nos frais avant que les lieux ne tombent en ruine urge», ajoutera notre interlocuteur. La Cnep pour sa part n'a pas engagé de procédure de délogement car ces squatteurs sont vraisemblablement les seuls demandeurs potentiels de ces unités délabrées, devenues encombrantes.