Bien maigre que ce résultat arrêté au 22 janvier 2005 depuis la mise en place courant le dernier trimestre 2004 par la Caisse nationale allocation chômage (CNAC) direction régionale de Annaba du dispositif de soutien à la création d'activités par les chômeurs-promoteurs âgés de 35 à 55 ans. Pourtant, au regard des 1224 candidats au bénéfice de ce dispositif validés par le Comité de validation et de sélection, les responsables de la CNAC avaient cru à un engouement. En effet, les promoteurs chômeurs des wilayas de Annaba, de Skikda, de Guelma, de Souk Ahras, d'El Tarf et de Tébessa avaient fait montre d'un réel intéressement. Le grand point d'interrogation se situait au niveau des banques. Ces dernières allaient-elles jouer le jeu et user du double langage pour répondre à une directive politique ?, s'étaient interrogés les initiateurs du dispositif et les promoteurs chômeurs. Les 167 dossiers soumis aux différentes banques pour financement représentaient le ballon d'essai d'une opération économique sociale nationale. Plus de mille autres déclarés éligibles sont en attente devant le portillon des institutions financières. A l'exception des neuf premiers dossiers exploités, plus aucun autre n'a été étudié. Tant et si bien que, dans le milieu des chômeurs promoteurs, l'ambiance est empreinte de morosité et de déception. Les déclarations pessimistes se multiplient tout autant que les doigts accusateurs qui sont pointés en direction des banques. Plusieurs mois après sa mise en route, le dispositif CNAC semble s'être transformé en baudruche. C'est ce que pourrait laisser apparaître les propos tenus par M. Tadjine, directeur régional par intérim de la CNAC Annaba : « Je dois reconnaître que les résultats sont décevants. Cependant, nous devons comprendre les réticences des banques quant à financer les projets. Elles ont été traumatisées par la malheureuse expérience qu'elles ont vécue avec l'Ansej. Cette situation a été prise en charge par la CNAC. A la suite de contacts entrepris par notre tutelle, les directions générales des banques se sont engagées à mieux appréhender les dossiers soumis. D'autant plus que les engagements de la CNAC avec les banques sont fermes et sérieux ». Pour mieux appréhender le problème du grand nombre de dossiers éligibles aux crédits non matérialisés par les banques, la CNAC a invité les promoteurs concernés à se rapprocher de ses services pour situer le niveau des difficultés d'exécution rencontrées et l'évolution des dossiers. Selon M. Tadjine, les 9 dossiers retenus par les banques portent sur des projets agricoles et des prestations de service. « Il ressort de notre étude des dossiers, une tendance aux activités agricoles avec plusieurs projets d'entreprenariat dans l'élevage, l'exploitation de terres et la location du matériel agricole. Ces projets représentent 34% des activités projetées. Si depuis la mise en place du dispositif au 31 décembe 2004, nous avons enregistré 3270 dossiers déposés, ce chiffre est passé à 3508 au 22 janvier 2005. Il y a un engouement des jeunes promoteurs », a-t-il précisé. Dans le bilan de ses activités 2004, la direction régionale CNAC avec ses 6 agences a également accueilli 13 000 personnes venues s'informer sur le dispositif. En matière de dossiers validés au plan national, Annaba occupe la seconde place après Tiaret.