Au moment où le pacte de refondation des relations algéro-françaises enregistre une dynamique sans précédent entre les deux pays. Au moment où certains parlent même d'une « probable indemnisation des Français expatriés au lendemain de l'indépendance », Lopez Adrien, dit « Driss », 75 ans, un ressortissant français né en Algérie, propriétaire d'une conserverie de champignons et d'olives à Sig (wilaya de Mascara), locataire pour une durée illimitée, selon les termes de la convention de location, depuis 1963, d'un cabanon, sis au n°15 Fontaines des gazelles sur la corniche d'Arzew, s'est vu notifier, par courrier daté du 15 septembre 2004, un arrêté de résiliation portant n°294 et daté du 30 juin 2004 de son contrat de location signé par le président de l'APC d'Arzew, à compter du 1er juillet 2004. Dans les considérants de l'arrêté de résiliation, il est fait état du non-payement des redevances locatives dudit cabanon depuis 10 ans. Contacté à Sig, Lopez Adrien nous confiera, justificatifs à l'appui : « Je me suis toujours acquitté des redevances locatives à l'année. J'ai toujours payé une année à l'avance. Je suis un opérateur économique et j'emploie une cinquantaine de personnes. Je n'ai jamais quitté l'Algérie même dans les pires moments de son histoire. » Il nous confiera que le cabanon, objet de convoitises, est son « petit coin de paradis » qu'il n'a pas pu acquérir car il est toujours ressortissant français. Ceci étant dit, l'on saura que le cabanon en question a été attribué au fils d'un des proches conseillers du président de la République, par contrat de location (dont une copie est en notre possession), ne portant aucun numéro de référence ni d'enregistrement et signé le 7 août 2004. le contrat en question fixe les charges locatives à 546,48 dinars avec effet rétroactif à compter du 1 juillet 2004. Suite à cette décision qu'il qualifie d'« abusive, prise à la suite de motifs fallacieux », outre les actions entamées auprès de la chambre administrative d'Oran et du tribunal d'Arzew, Lopez Adrien a saisi toutes les autorités concernées, notamment le wali d'Oran, mais aussi Hubert Colin de la Verdière, ambassadeur de France en Algérie, et Michel Barnier, ministre des Affaires étrangères de la République française. Il semblerait d'ailleurs que le wali d'Oran a saisi par courrier le président de l'APC d'Arzew, lui intimant l'ordre de reconsidérer sa décision. Ceci étant dit, Lopez Adrien fait aussi l'objet de pressions diverses et de demandes en référé par la famille dudit conseiller du président de la République, pour activer son expulsion. D'ailleurs, dans ce cadre, il nous confiera que, le 10 janvier dernier, il a fait l'objet d'une convocation au tribunal d'Arzew pour son expulsion, en présence de l'avocat de la mairie d'Arzew. En tout état de cause, cette affaire commence à susciter moult interrogations au sein de la population de la ville d'Arzew. En fonction des affinités des uns et des autres, des explications aussi saugrenues qu'insensées sont avancées.