La situation actuelle que vit l'olympisme algérien nous a conduits à nous rapprocher d'un pondéré, d'un expérimenté et connaisseur du domaine du sport, qui n'est autre que Si Mohamed Baghdadi, ex-président du Comité olympique algérien (COA). Il répond à nos questions. En tant qu'ancien président du COA, comment vivez-vous la situation actuelle de l'olympisme algérien ? Après l'organisation controversée de certaines élections fédérales – au point où Hamid Oussedik, président de la Commission d'observation desdites élections, excédé par les multiples dépassements qu'on voulait lui faire couvrir, rendit le tablier avec dignité —, voilà que s'annonce l'acte ultime que certains veulent perpétrer avec le soutien de courtisans bien en chambre. Toutefois, le but final de toutes les manœuvres fédérales n'était rien moins que la mise à mort du président du Comité olympique algérien, hors de portée de textes signés, à l'époque avec en prime un total décalage avec l'esprit fair-play et la culture olympique. Car, par-delà le sort de Mustapha Berraf, c'est l'olympisme que l'on va atteindre, sans se rendre compte que, comme pour les droits de l'homme, tous les discours sur leur spécificité ne font que renforcer leur universalité. Vous qui étiez haut cadre du MJS, quels commentaires faites-vous ? On ne peut être dupe face à de pareils stratagèmes, des libellés tendancieux, rédigés à l'instigation de commis de l'ombre, qui, au lieu de rassembler, divisent un MSN où ils ne font que passer, circulent pour récolter les signatures de présidents de fédération dont on veut abuser la bonne foi. La bronca est, d'abord, menée par le président d'une fédération, non encore reconnue officiellement, comme membre du COA, puis par un autre dont la discipline est non olympique. C'est dire combien les valeurs, principes et dispositions édictés par la Charte olympique, seul texte fondamental en la matière, sont foulés aux pieds. Parlant de textes sportifs, on sait que vous les maîtrisez parfaitement. Quelle lecture faites-vous donc des tentatives d'organisation d'une AG du COA ? Il faut comprendre que l'assemblée générale du COA s'est déjà tenue conformément à la Charte olympique et aux statuts du COA, voilà que l'on veut provoquer une assemblée générale extraordinaire, en dehors de toute légitimité et légalité, en confiant le soin de son organisation à quelqu'un qu'aucun texte n'habilite pour ce faire. Convoquer une assemblée générale extraordinaire est de la seule prérogative du président du COA ou des deux tiers des membres de son assemblée générale et non du nombre de voix que ce groupe représente. Nous avons appris ce mercredi que Larfaoui Mustapha, membre du CIO, accompagné de certaines personnes, a voulu occuper les lieux du COA. Qu'en dites-vous ? Vouloir passer outre les dispositions des statuts du COA, c'est perpétrer un véritable putsch contre l'olympisme. Au lieu de faire de la prochaine assemblée générale élective un lieu de rassemblement de la famille olympique, et du sport, un espace de paix, de concorde et de saine réconciliation, voilà que certains nervis, se drapant dans la toge de « doyens », battent les tambours de la « guerre » pour arracher le scalp de Mustapha Berraf. La sagesse aurait commandé que ces « doyens » mettent leur expérience et leur subtilité au service de l'union des forces, aujourd'hui si dispersées, au lieu d'attiser les feux de la fitna et de la division. Tout cela est bien indigne du mouvement sportif algérien. Dans ce contexte, on est bien éloignés des attentes de la jeunesse algérienne, attentive à la valeur de l'exemple, et à laquelle il n'est offert que luttes intestines de bas étage, tripatouillages et magouilles en tous genres, propres à faire fuir nos jeunes sans rémission. Le dernier mot… Il est impératif qu'il faille dire halte aux faux prophètes et aux prédateurs. Ne tirez pas sur l'olympisme ! Car, quoi que vous fassiez, l'Olympe est bien au-dessus des bas calculs du monde des putschistes !