L'usine de textiles, d'habillement et d'ameublement (SOTEXHAM) a cessé toute activité depuis le 8 avril 2009. Les travailleurs observent en effet un mouvement de protestation et empêchent tout accès à l'usine. Des banderoles sont ainsi placardées à l'entrée. En nous accueillant à l'intérieur de l'enceinte, le secrétaire général du syndicat des travailleurs, UGTA, nous présenta une pétition signée par 284 travailleurs. « J'approuve les revendications des travailleurs qui revendiquent le départ du PDG », déclare M. Saïd Houar, syndicaliste qui situe l'origine de ce malaise dans « la suspension arbitraire de 2 cadres de la production ». La plateforme des revendications soulevées par le collectif des travailleurs fait état d'un mouvement de protestation qu'ils observent depuis le 8 avril 2009 et ce, après avoir, devait-on lire, « pris contact avec le groupe TEXEMACO, filiale mère de qui nous n'avons obtenu aucune réponse à ce jour et nous réclamons, de ce fait, le départ de M. Merouche Athmane, Président-directeur général de la société. Nous demandons que ce responsable soit relevé de ses fonctions. Nos revendications s'articulent autour de plusieurs points. M. Merouche porte atteinte à notre dignité. Cette même personne empêche les réunions syndicales en usant de pressions psychologiques et autres. Dans le domaine de la gestion de l'entreprise, il ne fait pas participer, comme le prévoit la loi, la commission de participation. Il n'applique pas le règlement intérieur de l'unité, mais prend des décisions unilatérales. Il n'hésite pas à chasser les clients avec qui il ne désire pas entretenir des relations commerciales au profit de certains autres. Il ne gère pas notre unité de la meilleure façon, ceci, au détriment de 300 pères de famille qui seront ainsi sans emploi. » Tels sont, entre autres, les griefs contenus dans cette pétition. M. Merouche s'est rendu pour sa part à notre rédaction et a tenté d'apporter des explications : « Ce ne sont que pures fabulations. J'exerce la fonction de Président-directeur général de cette entreprise. Je dispose d'un conseil d'administration dans lequel figurent 2 représentants des travailleurs. La décision est donc prise à la majorité des voix. De par ma fonction, je n'ai donc pas de relations directes avec les travailleurs. Il existe des paliers de responsabilité pour ce faire. Par ailleurs, je tiens à établir la relation entre la cause et l'effet. La cause, c'est le chef de service de sécurité sur lequel pèsent des soupçons et son comportement immoral inadmissible. Je considère qu'il est le principal manipulateur. Je réfute en outre toutes ces accusations qui sont sans fondement. Ils sont tout simplement à court d'arguments dans ce genre de revendications. Ils auraient dû évoquer des problèmes de fond. A ce manipulateur, je dirais que vous n'avez nullement le droit d'interdire à ces travailleurs de travailler. Il ne mesure pas la gravité de cet acte. Et le moment venu, il répondra de cet acte devant qui de droit. Aussi, je demande aux travailleurs de revenir à la raison et de reprendre leurs activités. Il y va de leurs intérêts. Les efforts que l'équipe dirigeante fournit chaque jour, pour la préservation de leurs postes de travail, attestent de la considération que cette équipe porte à leur égard. »