Situé à moins de 10 km de la commune de Béni H'midène, dont il dépend administrativement, et à environ 20 km de la ville de Constantine, le site archéologique de Tiddis demeure toujours une destination privilégiée, aussi bien pour les nationaux que pour les touristes étrangers, dans une wilaya qui veut se donner une nouvelle image. Malgré tous les discours qui ont suivi la visite du wali, effectuée le 9 janvier 2007, le site n'est pas sorti de son état «primitif», en dépit de son importance avérée. Pour preuve, le nombre de visiteurs, qui ont foulé le sol de l'antique Castellum Tidditanorum, est passé de 7 700 en 2006 à plus de 9 000 en 2007, selon les estimations de l'association Tiddis, activant au niveau de la commune de Béni H'midène. Loin d'être un lieu anonyme, Tiddis a fait l'objet, cette année, de visites de délégations étrangères, venues de France, d'Italie, de Suisse, de Belgique et d'Allemagne, alors que le consortium japonais Coojal, chargé de la réalisation du tronçon constantinois de l'autoroute Est-ouest, organise fréquemment des excursions au profit de ses ressortissants. Des touristes n'ont pas manqué d'exprimer leur étonnement face aux richesses archéologiques que recèle le site, exhumé en 1941 grâce aux efforts du Français André Berthier, et qui n'a bénéficié d'aucun projet d'aménagement depuis les années 1970. La seule route qui mène aux lieux passe par la mechta pauvre de Safsafa. « Ce n'est pas avec ces décors de misère extrême qu'on développera le tourisme à Constantine», nous dira un visiteur. Côté réhabilitation, le premier montant de 2,5 milliards de centimes débloqué par le wali en 2007, et dont 500 millions de centimes seront consacrés à l'étude de l'assainissement et l'aménagement, devra être revu à la hausse. Selon une fiche technique, réalisée par les services de la direction de la planification et de l'aménagement du territoire (DPAT), une enveloppe de 10 milliards de centimes sera nécessaire. Alors que la route menant vers Tiddis est toujours en mauvais état, la réalisation d'un réseau d'assainissement n'a pas été entamée à ce jour, au même titre que l'éclairage. Le site, qui s'étend sur 42 ha, est toujours mal protégé. La délimitation des lieux, qui devait être la première mission du projet de réhabilitation, semble être un objectif de second ordre à la direction de la culture, où l'on observe toujours le silence radio. A ce rythme, y aura-t-il, un jour, une réhabilitation pour Tiddis, avant de parler de la réalisation d'un musée et d'un théâtre de plein air ?