Disciple des beaux-arts, Smaïl Metmati a renoncé à plusieurs années de pratique figurative pour se consacrer entièrement à la calligraphie berbère. Poussé par une flamme intérieure, motivé par la curiosité de revisiter le mode de vie ancestral et d'exhumer les traces d'une culture amazigh victime de l'hégémonie et confisquée à travers les âges, l'artiste y a fait sa raison de vivre, son credo. Ses toiles, un métissage harmonieux de signes (le tifinagh) et de couleurs portent un message d'espoir, d'amour et de liberté à l'endroit de l'universalité. « Je veux que la calligraphie berbère atteigne les 4 coins du monde comme d'autres calligraphies ». Pour faire triompher cet ambitieux projet absorbant, l'enfant de la Soummam fait parler son Qalam (un stylo traditionnel) de manière prolifique et trace et retrace une panoplie de ronds, de boucles dont les formes multicolores tiennent en haleine. Chemin faisant, tout en nous montrant ses œuvres aussi belles que diverses, il ajoute : « Mon œuvre se veut un sceau de la culture ancestrale. Je m'y consacre pour qu'elle puisse un jour gagner les moindres recoins de la planète. » De fil en aiguille, le peintre troubadour, le messager de l'amazighité, évoque son parcours, ses tournées pour faire des expositions effectuées autant en Algérie qu'en France. A la manière d'un magicien, d'un prestidigitateur confirmé, l'artiste possède les potentialités artistiques qui lui confèrent un style d'expression unique et un savoir agir insoupçonnable. « Je travaille pour la préparation d'un recueil de calligraphie berbère », nous confie-t-il. Et d'anticiper : « J'envisage également de publier un manuel d'écriture amazigh pour les écoliers. C'est un projet qui me tient à cœur. »