Dans le domaine médical, les techniques d'embaumement, les planches anatomiques, l'art de l'obstétrique, de l'amputation et de la trépanation témoignent d'une connaissance certaine de l'anatomie et de la physiologie humaines. Hippocrate n'a d'ailleurs pas fait mystère de l'enseignement qu'il a reçu d'Egypte. Comme il est admis que c'est dans la pensée égyptienne qu'il faut chercher les sources de la philosophie présocratique et que c'est à partir des codes de Bocchoris et d'Amasis que Solon s'est inspiré pour établir quelques-unes de ses lois. Il est également établi que le système duodécimal des poids et mesures fut adopté vers 2050 av.J-C lors du règne du roi Goudéa et que le mandat, le dépôt en banque (ce sont les temples qui en faisaient fonction), le crédit ainsi que le traité étaient déjà en usage lors de la IIIe dynastie d'Our, à la même époque. L'argent et la banque ne sont donc pas une invention juive comme veut le faire croire un autre auteur très en vogue(*20) et le fait de retrouver 350 fois le mot argent dans la Bible ne doit pas occulter l'usage qui en était fait dans la région, bien avant l'apparition du monothéisme. Les grands penseurs grecs, qui n'ont jamais nié l'influence de l'Egypte des pharaons sur leur culture, se définissaient eux-mêmes comme des Orientaux. Les plus illustres philosophes et mathématiciens grecs n'ont jamais fait mystère de cet apport et reconnaissent qu'ils se sont abreuvés de leur savoir sur les terres fertiles d'Egypte et de Mésopotamie, sans oublier l'indus, du fait des fréquents courants d'échanges commerciaux et culturels entre ces civilisations orientales. Cela ne fait que confirmer l'expression de cet ancien ministre anglais : «L'Orient est une carrière.»(*21). … à la division des peuples En fait, les civilisations orientales et occidentales ne sont pas antinomiques. Elles sont complémentaires l'une de l'autre et témoignent du génie de l'homme. Mais des intérêts mercantiles ont fait le choix de la division des peuples, des nations et des religions en entretenant des conflits perpétuels. La classification des hommes en races distinctes, «aryenne», «sémite», «jaune» ou «noire», à laquelle adhèrent ces prétendus humanistes, procède de cet état d'esprit raciste. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les Arabes ont été exclus de facto de la «race sémite» pour ne réserver la notion «d'antisémitisme» qu'à la seule communauté juive dont on veut à tout prix faire une «race» à part, alors, qu'en son sein, la majorité ashkénaze est d'origine «caucasienne»…(*22) Les hommes de paix ont assisté de nos jours, impuissants, au pillage du patrimoine de l'humanité. De même qu'ils doivent supporter, au nom de la «démocratie», des massacres de civils innocents, sous l'œil complice et surtout actif des barbares des temps modernes, que sont l'empire américain et ses vassaux. Après avoir soumis la population de cette région, «patrie d'Abraham», au régime de la diète durant toute une décennie, encouragé, voire suscité la guerre fratricide entre l'Iran et l'Irak pour les affaiblir, abandonné à son sort le peuple palestinien depuis plus d'un demi siècle, ils s'évertuent à créer la division entre les Etats ainsi qu'entre les communautés religieuses, en gérant, à distance, les assassinats de personnalités politiques. Leur but est clair : ils veulent faire de cette région un perpétuel brasier qu'ils n'abandonneront qu'une fois son sous-sol vidé de ses richesses. Ces manipulations ne sont pas nouvelles. Elles ne sont que la continuation de la politique inaugurée sous les empires britannique et français par le découpage de cette région en une multitude d'Etats depuis la fin du XXe siècle, sans oublier la greffe d'un Etat occidental que le corps malade de cette région ne cesse de rejeter depuis sa création en 1948. De nos jours, ce sont ces mêmes peuples que l'on veut empêcher d'accéder à la modernité par la maîtrise de l'atome en diabolisant leur régime, toujours sous prétexte de cette nouvelle panacée qu'est la «démocratie». C'est parce qu'ils ont perdu la connaissance intellectuelle et scientifique que les peuples de la région ont sombré dans les abîmes et qu'ils sont devenus des marionnettes que l'empire manipule à sa guise. Le «choc des civilisations» savamment entretenu etexacerbé par Washington au moyen de la «guerre contre le terrorisme islamiste», s'est substitué à l'ancien «ennemi communiste» pour donner du grain à moudre au complexe militaro-industriel, véritable décideur de la politique américaine. En réaction à cette agression, les forces vives de ces populations ont adapté leur riposte en s'appuyant sur un levier spirituel, venu du fond des âges et qu'aucune puissance ne pourra vaincre : «Jamais l'Islam de l'abolition de l'individualisme par de quadruples (c'est en fait cinq) agenouillements quotidiens ne placera aux côtés d'Allah, le dieu des actionnaires d'une démocratie messionisée par la marchandisation mafieuse du sacré et par la cotation en Bourse des Evangiles par l'American way of life. Demander une collaboration étroite entre un dieu des fonds de pension du salut et le Dieu du désert et les convier à s'épauler en confrères ressortit à la cécité d'une raison dépourvue de tout regard critique…»(23). Les contrats faramineux de fournitures d'armements, conclus par Washington avec certains Etats de la région pour la décennie à venir, n'augurent rien de bon. La paix n'est pas pour demain… L'auteur est : Avocat, Alger Notes de renvoi : – 20- Jacques Attali dans Les Juifs, le monde et l'argent. – 21- Benjamin d'Israël dans Tancred. – 22- Arthur Kesler dans La Treizième tribu. – 23- Manuel de Dieguez dans son article l'Europe et l'empire américain face à l'Islam».