L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), a décidé de suspendre la délivrance de nouvelles autorisations pour la fourniture de la Voix sur Internet Protocol jusqu'à finalisation de l'étude du cadre réglementaire en cours et la mise en place d'un nouveau cadre réglementaire pour cette activité. Cette décision est applicable à compter de la date de sa signature (16 mai 2009) et a été publiée sur le site web de l'ARPT. Cette décision est justifiée par « l'évolution insatisfaisante de l'activité » mais l'autorité ne donne pas plus de détails. Une dizaine d'opérateurs ont eu déjà les autorisations pour développer leur business, mais le marché ne semble pas prospérer dans de bonnes conditions. Contacté, Mébarek Boukaba, vice- président de l'Association algérienne des fournisseurs de services internet (AAFSI) nous a déclaré : « Il faut établir un diagnostic le plus exhaustif possible car depuis plusieurs années, le secteur a été déréglé pour plusieurs raisons. C'est une bonne chose. Il faut tout mettre à plat et arrêter de se renvoyer la balle. Le ministère s'est engagé dans le grand chantier du E-Algérie 2013 d'où découleront de grandes décisions qui nécessiteront des études. Il y a aussi un amalgame entre les ISP et la VOIP qui est une activité purement commerciale, un service parmi d'autres de l'internet. Ce n'est pas comme ça qu'on va être dans l'ère du numérique. » Selon lui, « le problème remonte à septembre 2003 lorsqu'un partenariat a été signé entre Algérie Télécom et un opérateur privé ». Les opérateurs VOIP/ISP montent au créneau. Dans un communiqué paru dans la presse, ils ne font pas dans la nuance ni dans la dentelle et réclament « la création urgente d'un marché concurrentiel du haut débit qui est l'unique voie pour le développement d'une Algérie numérique pour tous, puissante et reposant sur des fondations solides et durables ». AnwarNet, Icosnet, SLC, VocalOne et Webcom ont signalé qu'ils sont « partie prenante pour la mise en place de règles claires et saines visant à bâtir la stratégie E-Algérie 2013 et œuvrer selon les lignes directrices clairement identifiées par le président de la République pour ancrer solidement et définitivement l'Algérie dans l'ère du numérique ». Ce créneau reste très porteur et intéresse plusieurs opérateurs. Les recettes du marché de la VOIP en Algérie sont estimées à 2 millions de dollars par mois. Les tarifs proposés seraient beaucoup plus bas que ceux de la téléphonie classique. Le véritable enjeu de la VOIP dépasse le cadre de la téléphonie bon marché sur l'internet.