A l'échelle départementale, la densité est de un bureau pour 16 000 habitants. Cela reste largement en deçà des normes qui sont de un bureau de poste pour 9000 habitants. Résultats : au moment des virements des paies émanant surtout de la Fonction publique, les différentes postes de la wilaya de Blida sont submergées par les détenteurs de comptes et il faut faire de longues «queues» pour pouvoir retirer son argent. Certains sacrifient carrément leur journée de travail ou consacrent toute une demi-journée pour effectuer un retrait. Les personnes retraitées se retrouvent souvent dans cette situation au détriment de leur santé. «Les microordinateurs tombent souvent en panne à cause du rush et on est obligés alors de prendre notre mal en patience pour bénéficier de ce qui n'est pourtant qu'un droit», nous dira un enseignant. D'autres qui n'ont pas de carnet de chèques, ou qui ont une carte CCP non fonctionnelle, ne peuvent même pas retirer leur argent. Ils réclament d'Algérie-Poste de leur envoyer leurs carnets de chèques pour pouvoir faire des retraits, puisque les chèques de secours, censés être délivrés à l'intérieur des bureaux de postes, ne sont pas toujours disponibles ou acceptés par les guichetiers. «Je garde la même adresse depuis des années mais je n'ai pas reçu de carnets de chèques depuis plus de deux ans», nous dira un retraité qui souffre le martyre à cause de cette privation. Même les cartes CCP, en cours de validité, ne sont pas toujours fonctionnelles pour une raison ou une autre. Des pannes récurrentes Il arrive même que les guichets automatiques de la ville des Roses soient «saccagés» ou carrément en panne, ce qui prive aussi les détenteurs d'un compte courant postal de la possibilité de faire tout retrait. Il y a quelques jours à peine, le guichet automatique de la grande poste de Blida (à Bab Essebt) n'était pas opérationnel pour des raisons techniques, a-t-on expliqué, et ce genre de «calvaire» a obligé des citoyens, du moins ceux qui ont en la possibilité, d'avoir recours aux comptes bancaires pour en finir avec «cette histoire de mauvaise prestation postale», comme l'a souligné un ancien détenteur de compte CCP. Par ailleurs, nous avons appris que les dix bureaux de poste qui ont été fermés pour cause de terrorisme et d'insécurité à travers le territoire de la wilaya, devront faire l'objet d'une opération de réhabilitation en vue de leur réouverture. D'ores et déjà, le bureau de Maramane, dans la commune de Blida, vient d'être rouvert. Pour cette année, ils sont 4 bureaux à être concernés par ces opérations de réhabilitation, dont ceux situés à Ouled Yaïch, Soumaâ, Meftah et Boufarik. A souligner dans cet ordre d'idée que les besoins qui restent encore à combler en matière de services postaux sont considérables, puisque à titre d'exemple, la commune de Ouled Yaïch manque de 7 bureaux, Larbaâ en a besoin de 6, les communes de Blida, Bougara et Meftah en manquent de 3, Boufarik et Oued El Alleug de 2 et enfin Soumaâ manque d'un bureau. Pourtant, les moyens financiers existent, mais le problème réside dans l'indisponibilité d'assiettes foncières à travers les localités en question pour que des projets de bureaux de poste puissent y voir le jour. Rappelons enfin que la wilaya de Blida compte 58 bureaux de poste fonctionnels, dont 49 sont informatisés, soit un taux de 85%. Les détenteurs d'un compte courant postal sont nombreux dans la wilaya de Blida. Ils s'agit surtout des fonctionnaires de l'administration publique, des retraités, des étudiants universitaires, des stagiaires de la formation professionnelle, ainsi que des éléments des corps constitués (militaires, police…). Des détenteurs de comptes qui aspirent à une meilleure qualité de service.